Depuis la mort du chef d'Etat major des rebelles libyens, Abdel Fatah Younès, les divisions et les rivalités tribales bloquent la rébellion. Huit jours après son assassinat, l'affaire demeure très nébuleuse, selon le quotidien français Le Figaro. La tension est montée à Benghazi, sur fond de spéculations intenses sur les motifs du crime. On évoque la main des islamistes ou une exécution sommaire, une hypothèse nourrie par le passé du général, sa conduite pour le moins inefficace des opérations militaires et les négociations secrètes avec le clan Kadhafi. La tribu des Al-Obeïdi, l'une des plus puissantes de Libye, à laquelle appartenait Abdel Fatah Younès est en colère. «Si le Conseil (CNT) ne nous rend pas justice, alors nous chargerons la tribu de nous rendre justice», a déclaré le fils de la victime. Les associations et les intellectuels, regroupés dans la Coalition du 17 février, lui ont emboîté le pas, exigeant la démission de plusieurs responsables du CNT. A commencer par celle d'Ali al-Essaoui, le chargé des Affaires internationales, puis celles du chargé de la Défense et de son adjoint, qui avaient prudemment choisi de partir à l'étranger dès l'annonce de l'arrestation du chef d'état-major. Benghazi est désormais livrée au doute.