Les autorités prennent à bras-le-corps le «Programme des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique» élaboré par les services du département que dirige Youcef Yousfi et rendu public récemment. Sa réalisation «est une priorité en Algérie». En guise de contribution à son déploiement, le gouvernement a décidé d'injecter plus d'argent dans les caisses du Fonds national pour les énergies renouvelables et la cogénération (production combinée de chaleur et d'électricité), dont la création a été décidée dans le cadre de la loi de finances 2010. Initialement, il a été convenu d'y verser 0,5% de la redevance pétrolière. A la faveur de la loi de finances complémentaire 2011, ce taux a été porté à 1%. Les recettes du fonds, qui vont ainsi doubler, seront utilisées comme «contribution au financement des actions et projets inscrits dans le cadre de la promotion des énergies renouvelables et de la cogénération». Le programme lui-même, selon un document du ministère de l'Energie, consiste à «installer une puissance d'origine renouvelable de près de 22 000 MW entre 2011 et 2030 dont 12 000 MW seront dédiés à couvrir la demande nationale en électricité et 10 000 MW à l'exportation». Il inclut, ajoute-t-on, la réalisation d'ici 2020 d'une soixantaine de centrales solaires photovoltaïques et solaires thermiques, de fermes éoliennes et de centrales hybrides. La première étape du programme (2011-2013) sera consacrée à la réalisation de projets pilotes pour tester les différentes technologies disponibles, la deuxième (2014-2015) au début de son déploiement et la dernière (2016-2020) sera celle de son déploiement à grande échelle. Lors de son audition mercredi 3 août par le président de la République, M. Yousfi a déclaré, suivant le communiqué rendu public, que «globalement la capacité nationale de production d'électricité va augmenter de plus de 50% d'ici 2015». «Cette branche va connaître une évolution qualitative majeure, avec l'adoption du programme national d'énergies renouvelables, notamment le solaire, et sa mise en œuvre qui se traduira sur le moyen terme par une capacité additionnelle de plus de 600 MW d'électricité solaire, dont la première centrale hybride solaire-gaz vient d'être mise en service», a ajouté le ministre. Selon lui, ce programme contribuera graduellement aux besoins nationaux en électricité, mais au-delà, il est conçu comme vecteur de développement industriel avec sa réalisation à terme par des moyens nationaux. Efficacité énergétique ou comment rationaliser la consommation En plus des réalisations physiques de nature à renforcer et à diversifier les capacités de production en électricité, le programme prévoit, sous le chapitre de «l'efficacité énergétique» des actions tendant à la rationalisation de la consommation. «L'objectif de l'efficacité énergétique consiste à produire les mêmes biens ou services, mais en utilisant le moins d'énergie possible. Ce programme contient des actions qui privilégient le recours aux formes d'énergie les mieux adaptées aux différents usages et nécessitant la modification des comportements et l'amélioration des équipements», explique le document du ministère. Un plan d'action a été arrêté à cet effet. Il vise prioritairement le secteur de l'habitat. «En Algérie, le secteur du bâtiment est le secteur le plus énergivore. Sa consommation représente plus de 42% de la consommation finale», assure-t-on. Les actions de maîtrise de l'énergie proposées pour ce secteur portent notamment sur l'introduction de l'isolation thermique des bâtiments qui permettra de réduire d'environ 40% la consommation d'énergie liée au chauffage et à la climatisation des logements.