«Nos premières demandes remontent à cinq ans et, à ce jour, nous ne disposons pas d'eau courante», diront les habitants de la cité Zone 1, dite plage Coste à Bousfer plage, dans la wilaya d'Oran. Ces derniers affirment qu'ils ont frappé à toutes les portes sans obtenir de solution à leur problème. «Le plus curieux dans cette histoire est que, quelque part, on se moque de nous. Car, comment expliquer que l'APC, qui se dit sensible à notre problème, adresse une correspondance à la Seor pour lui demander de procéder à l'adduction de la cité au réseau d'AEP, alors que cette mission lui incombe ?» précisent les habitants. Le 11 juin dernier, plus d'une cinquantaine de familles habitant le site ont adressé une lettre au chef de centre de la Seor d'Aïn El-Turck pour lui demander de procéder aux travaux de raccordement au réseau d'AEP. Intrigués par le silence de cette entreprise, ils sollicitent la commune qui procédera à la même démarche le 26 juillet dernier. Dans sa lettre, la commune explique que ses services ont procédé à une enquête qui confirme que le site ne dispose pas d'eau courante et enjoint à la Seor d'entamer les travaux d'adduction. «Or, affirme une source très proche du dossier, les travaux incombent à la Direction de l'hydraulique de la wilaya (DHW) et à la commune de Bousfer. Ils ne relèvent pas des compétences de la Seor. Les responsables de cette entreprise sont affirmatifs : «Dans notre champ d'action, nous ne sommes pas habilités à procéder à l'installation de nouveaux réseaux d'AEP. Nous ne faisons que réhabiliter et maintenir en état de marche les installations existantes.» La cité Zone 1, dite plage Coste, compte de nombreuses habitations pourvues de fosses septiques qui constituent une véritable menace pour la nappe phréatique. «Nous ne pouvons plus boire l'eau des puits. Nous sommes alimentés par citernage, ce qui ne nous permet pas de l'être régulièrement», note un habitant. Mais le plus grave dans cette histoire est que les lieux abritent un complexe touristique et de nombreuses colonies de vacances. «Des colons d'un camp de vacances ont souffert de troubles gastriques après avoir bu l'eau d'un puits. Les moniteurs ont tout fait pour les surveiller, mais étant turbulents, ils ont échappé à leur vigilance pour aller étancher leur soif à l'eau d'un puits», soulignent plusieurs habitants qui affirment que les responsables communaux usent de deux poids, deux mesures. «Le centre de repos d'une institution publique est raccordé au réseau d'AEP au moment où des citoyens continuent de souffrir de soif, ce n'est pas normal», indiquent des vacanciers qui ont séjourné dans la région et qui ont subi les mêmes désagréments.