Les habitants des deux communes, Aïn El Kerma et Boutlélis, se plaignent, depuis trois mois, des mauvaises odeurs dégagées par l'eau qui coule des robinets de leurs domiciles. Ainsi, la population de ces deux localités s'abstient, depuis quelques jours, de boire cette eau et préfère consommer celle des citernes qui, malheureusement, n'est pas à la portée de toutes les bourses. Les citoyens s'inquiètent donc de cette situation et ne cessent de s'interroger sur l'origine de ces mauvaises odeurs. Nombreux sont les citoyens qui craignent qu'un animal se trouve dans le réservoir d'eau qui alimente ces deux communes. «Cela fait plusieurs mois que l'eau qui coule des robinets a un goût étrange et dégage une mauvaise odeur. Par mesure préventive, nous avons jugé préférable, voire même nécessaire de ne pas en consommer provisoirement. C'est ainsi que nous avons informé, en août dernier, les services de la commune qui ont appuyé notre décision, en attendant de connaître les résultats des analyses effectuées sur des prélèvements de cette eau. Malheureusement, depuis, aucune mesure n'a été prise», dira Mohamed, un habitant de la commune de Aïn El Kerma. Un autre habitant, mais cette fois-ci un vieux, apportera son témoignage et dira: «Déjà, nous souffrons d'une sévère pénurie d'eau potable, vu que l'alimentation ne se fait qu'un jour sur trois. Maintenant, la situation s'est davantage compliquée, puisque cette eau qui se fait tant désirer, est devenue imbuvable. Et depuis quelques temps, nous ne buvons que l'eau des jerricans que nous payons au prix de 15 à 25 dinars les 20 litres. Une charge qui n'est pas facile à supporter, surtout pour les familles démunies qui constituent la majorité des habitants de ces deux communes.» Sur ce même registre, l'on apprendra auprès de certains habitants que des comités de quartiers relevant des deux communes sus indiquées et qui s'alimentent de ce réservoir ont adressé des correspondances aux autorités locales dans lesquelles ils lancent un appel pour prendre en charge, dans les plus brefs délais leur situation. A ce titre, le représentant de la commune de Boutlélis, M. Houari, dira: «Nous commençons sérieusement à nous inquiéter de cette situation. La mauvaise odeur persiste et nous craignons qu'un animal ou deux soient tombés dans le réservoir qui nous alimente. Une piste complètement écartée, voire même démentie par les services de la commune et ceux de la SEOR. En tous cas, des correspondances officielles leur ont été adressées à ce sujet et nous attendons des réponses claires.» Du côté du représentant des services d'hygiène de notre commune, l'on fera savoir que «les analyses effectuées sur des prélèvements de cette eau ont ressorti un taux élevé de chlore et c'est pour cette raison que j'ai recommandé aux habitants de s'abstenir de boire l'eau des robinets, et ce, jusqu'à ce que la situation soit prise en charge par les services de la SEOR», nous dira-t-on. Quant aux services de la SEOR, ils se montrent plutôt rassurants. «Ce problème sera pris en charge incessamment et les habitants de Aïn El Kerma et Boutlélis pourront de nouveau boire l'eau des robinets», dira une source responsable de la SEOR qui ajoutera: «Nous avons revu à la baisse la quantité d'eau destinée à la population de Boutlélis en provenance de Brédéah, car il faut savoir que depuis sa mise en marche, la station de Bousfer alimente, en quantité suffisante, les foyers de Boutlélis et Misserguine. En revanche, le taux de chlore est resté le même. Plusieurs zones seront bientôt alimentées à partir de la station de dessalement de Béni-Saf dans la wilaya de Aïn Témouchent. Cet approvisionnement se fera via les canalisations qui traverseront l'oued Tafna. Ce nouvel apport profitera aux populations des localités de l'Ouest dont Misserguine, Boutlélis et même la corniche oranaise qui bénéficieront d'une quantité supplémentaire de l'eau de mer dessalée provenant d'un réservoir d'une capacité de 50.000 mètres cubes. Il y a lieu de savoir que ces zones sont alimentées actuellement à partir de la station de dessalement de Bousfer qui jouit, elle, d'une capacité de production quotidienne de 30.000 mètres cubes.»