La misère et la pauvreté sont les vecteurs de tous les vices. Au royaume du Maroc où la pauvreté a atteint des seuils alarmants, des personnalités et des touristes à la recherche de loisirs et de plaisir s'arrogent le droit de s'adonner au tourisme sexuel en profitant de la misère des jeunes marocains. Selon le site Slate Afrique, les divers scandales ont poussé des ONG locales à briser ce tabou. L'enquête sur cette pratique abominable révélée par le site Slate fait état de l'implication «d'un ancien ministre» mais évoque également l'implication de touristes pour lesquels le Maroc constitue une destination privilégiée pour le tourisme du sexe. C'est par la voix du philosophe français Luc Ferry lors d'un passage sur le plateau de Canal+ que cette information a été dévoilée. Ce dernier avait dénoncé l'implication de cet ancien ministre français dans une supposée affaire de pédophilie à Marrakech et soutenu que les touristes sexuels ont fait du Maroc l'un de leurs terrains de chasse privilégiés. C'est grâce à une ONG marocaine créée en juillet 2004, «Touche pas à mon enfant», qu'une véritable prise de conscience a été enregistrée sur ce fléau. Les membres de cette association présidée par Najat Anwar qui livrent une bataille sans répit contre toutes les formes de pédophilie se sont portés partie civile dans une multitude d'affaires et ont tenté de sensibiliser les marocains embourbés dans leurs traditions permissives à propos des abus sexuels sur les mineurs. C'est cette association qui révéla cette pratique au grand jour. Dans une déclaration sur les ondes de Rue89, la présidente de l'association a affiché sa détermination à poursuivre en justice l'ancien ministre et ce, suite aux dénonciations du philosophe français. Sur un ton de révolte, elle fulmina : «un responsable politique qui abuse de nos enfants, c'est inacceptable. Nous allons porter plainte contre X. Une enquête doit être ouverte pour faire la lumière sur cette affaire». Cette démarche est partagée par Moulay Mustapha Errachidi, le conseiller juridique de l'association qui précise : «Nous avions déjà entendu parler de cette affaire mais nous n'avions aucune preuve. On ne peut donc pas donner de nom. Mais nous n'allons pas laisser faire, ce n'est pas une situation normale. C'est un crime politique. Il faut enquêter». Il est à rappeler qu'en 2005, à Agadir, a éclaté un scandale pornographique impliquant un journaliste belge. A cette époque, l'affaire avait suscité la réaction des associations locales qui militaient pour offrir une assistance juridique, sociale et psychologique aux victimes d'abus sexuels. Suite à cela, les autorités marocaines ont démantelé de nombreux réseaux impliquant des occidentaux. Les associations (ONG) venaient de briser un tabou sur une pratique abominable et perverse dont sont friands des touristes en mal d'équilibre. Les médias ont également largement contribué à la lutte contre ce fléau récurrent. En 2006, la chaîne de télévision espagnole Antena 3 avait diffusé un reportage explosif sur le tourisme sexuel au Maroc. Le film avait été réalisé par quatre reporters déguisés en touristes, équipés d'une caméra cachée. On les voit passer devant une école à Marrakech et s'entendre dire par leur guide : «Allez-y choisissez celles que vous voulez» (parmi les collégiennes). On les voit encore solliciter une femme qui leur propose sa propre fille. La même année, la chaîne française M6 réalisait une enquête similaire où l'on voit des rabatteurs de la place Jamaâ-El-Fna à Marrakech proposer des mineurs pour une poignée d'euros. De son côté, le Centre marocain des droits de l'homme avait lancé une campagne de dénonciation baptisée «initiative nationale de lutte contre le tourisme sexuel au Maroc» et dont l'objectif était de briser le silence sur ce fléau et sensibiliser les familles, les médias, les juges, les avocats et les agents de police aux droits des enfants. Toutes les actions menées par les autorités pour endiguer ce fléau sont restées vaines. La faiblesse des textes de loi en matière de répression des délits de viol en est une des raisons.