Après six ans de travaux, la mosquée El Atik de Bordj Bou Arréridj a rouvert ses portes le premier jour du mois de Ramadhan. Les fidèles ont eu ainsi accès à l'édifice pour la grande prière du premier vendredi du mois sacré, les 5 prières quotidiennes et salat tarawih. La salle de prière peut accueillir quelque 500 à 600 fidèles. La mosquée El Atik, Jamaâ Al Atik, fait partie du patrimoine historique de la ville. Cette mosquée qui témoigne du passé de la capitale des Bibans a joué un grand rôle dans la lutte contre la colonisation. Elle servait de lieu de rassemblement aux nationalistes, à l'image de cheikh Ben Badis qui lors de ses passages à Bordj Bou Arréridj y faisait ses prières et tenait des «halaqate» dans cette mosquée, alors que cheikh El Ibrahimi, natif de la région, s'y rendait souvent avec ses compagnons de l'Association des oulémas, sans oublier l'ancien président de la République, Mohamed Boudiaf, qui, dans les années 1940, venait dans cette mosquée pour méditer, prier et rencontrer des nationalistes. Rue Tanger, la mosquée des Mozabites Aux édifices religieux relevant du rite maleki ou du rite hanefi est à ajouter, pour Alger, la mosquée d'un culte dissident, celle des Hibadites communément désignés Mozabites. Les adeptes de cette secte n'admettent que la lettre du Coran, ne souffrant nulle interprétation du livre de Mahomet. Leur dissidence religieuse valut aux Mozabites du passé de nombreuses persécutions. Obligés de s'expatrier de l'Orient, ils s'enfuirent à Djerba puis jusqu'à Tiaret d'où ils durent encore émigrer pour se fixer dans le Sud algérien en l'aridité duquel ils créèrent de magnifiques oasis. Des colonies de schismatiques se formèrent encore à Masaté, à Zanzibar. Un temple, il y a quelque soixante ans, fut par eux édifié à Alger, rue de Tanger, sur l'emplacement d'un plus ancien, dont l'actuelle génération n'a qu'un vague souvenir. Ce temple qui comporte une coupole reposant sur des colonnes est décoré d'intéressants panneaux de faïences. Un hammam l'avoisine. Seuls les hommes viennent prier là, les femmes par tradition demeurant au pays. A la mosquée ibadite est adjointe une mahakma que préside un cadi. En raison de leur audacieuse conduite lors du siège de la ville par Charles-Quint, les Mozabites, détail donné précédemment, reçurent des Barbaresques, le monopole des bains maures et des boucheries.