Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ne sont pas arrivés à s'entendre sur la position à adopter envers le régime de Bachar al-Assad. Les Européens et les Américains qui espéraient obtenir une résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie sont ressortis bredouilles lundi soir. Leur influence n'a en effet pas suffi lors d'une réunion de consultations d'urgence sur la situation en Syrie, pays en proie à des manifestations manipulées, selon la Russie, par le Mossad et les Etats-Unis d'Amériques. Cette rencontre, qui s'est terminée sans résultat concret, a été mise à l'ordre du jour après les évènements du week-end, principalement dans la ville de Hama, où l'armée syrienne est intervenue pour faire face aux groupes terroristes qui ont pris en otage cette région. L'assaut contre la ville de Hama aurait fait, selon certaines sources, une centaine de morts. La Russie, la Chine et les autres opposants à une résolution sont furieux que l'Otan se soit servie de résolutions sur la Libye pour justifier les attaques aériennes contre le régime de Mouammar Kadhafi. Ils craignent que l'adoption d'une résolution sur la Syrie n'ouvre la voie à une campagne militaire contre Bachar al-Assad. Moscou veut éviter le scénario libyenet a décidé donc de ne soutenir aucune résolution du Conseil de sécurité de l'Onu sur la Syrie qui conduirait selon elle à une guerre dévastatrice de toute la région du Moyen-Orient. Le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine a souligné à ce propos «s'il s'agit d'un texte que l'on jugera utile pour le peuple syrien, nous serons flexibles. Mais nous nous opposons fermement à toute répétition du scénario libyen». Un nouveau scénario libyen serait «contreproductif aussi bien pour la Syrie que pour la région», a conclu le diplomate. «Une guerre à grande échelle» Toute tentative d'appliquer le «scénario libyen» à l'égard de la Syrie provoquerait une guerre à grande échelle dans la région, a déclaré hier de son côté le président de la Commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération (sénat russe), Mikhaïl Marguelov. «Les pays occidentaux accentuent la pression sur les autorités syriennes. La France presse le Conseil de sécurité de l'Onu d'adopter un texte analogue à la résolution 1973 contre la Libye. Il ne fait aucun doute que la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie conduirait à une guerre d'envergure», a-t-il affirmé. Le sénateur a indiqué que l'ambassade de Russie à Damas procédait à des consultations avec les représentants de l'opposition et que Moscou s'opposait à toute ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie. D'après M. Marguelov, une victoire de l'opposition serait susceptible de porter au pouvoir un régime islamiste en Syrie. «Selon les informations dont nous disposons, l'opposition syrienne n'est pas entièrement laïque, même si elle réclame la démocratisation du régime. Dans les rangs des insurgés, il y a des groupes politiques proches des Frères musulmans», a constaté le sénateur.