Le chef rebelle touareg, Ibrahim Ag Bahanga, est mort vendredi dans un accident de voiture dans la région de Kidal au Nord Mali. Il était aux environs de 18 heures (locales), vendredi dernier, lorsque le chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga a rendu l'âme après un accident mortel, non loin de la commune d'Intadjedite, dans le cercle de Tinéssako, région de Kidal. Son enterrement a eu lieu peu après, à Intadjedite", selon le magazine français Jeune Afrique, citant des sources sécuritaires maliennes. "Les conditions de conservation ne sont pas réunies dans le désert, ce qui explique cet enterrement rapide", raconte un élu local de Kidal. Cela étant, rien n'a filtré sur les circonstances réelles de cet accident. La victime pouvait bien faire les frais d'un règlement de compte. Le chef rebelle touareg il est vrai n'a jamais été totalement d'accord avec les accords de paix signés en 2006, à Alger, entre le gouvernement malien et les membres de la rébellion de "l'Alliance du 23 mai", précise-t-on. En décembre 2001, il prend en otage une dizaine de militaires pour faire ériger son village en commune. La revendication sera satisfaite. Lors de l'affaire des 32 otages occidentaux enlevés par le GSPC dans le désert algérien en février 2003 et qui avaient transité par le Nord du Mali, Bahanga fait partie alors d'un comité de négociation mis en place par le président malien. Il prend part par la suite à la grande attaque du 23 mai 2006 contre deux garnisons à Kidal et Ménaka aux côtés du lieutenant-colonel Hassan Fagaga, rejoints par l'ex-rebelle historique Iyad Ag Ghali. Ensemble, ils fondent l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement (ADC). À ce titre, Bahanga adhère pleinement aux accords d'Alger. Le 11 mai 2007, l'homme défraie une nouvelle fois la chronique en attaquant avec des rebelles nigériens un poste de sécurité à Tinzaouten. Mais, en février 2009, il se retrouve minoritaire dans l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement qui accepte de réintégrer le cadre des accords d'Alger. Après la destruction de sa base par l'armée malienne, il s'est alors exilé en Libye où il séjourna pendant deux ans avec la bénédiction de Mouammar El Kedhafi. Il revient discrètement, début de 2011, dans le désert malien, au nord de Kidal, "avec un groupe des jeunes armés de cette région". Ce chef était soupçonné de s'être procuré des armes en provenance de la Libye et d'avoir passé des accords de partenariat avec Al-Qaïda au Maghreb islamique dans le cadre d'un vaste trafic d'armes dans la région. Il y a quelques jours, des sources sécuritaires de son pays l'accusaient d'avoir reçu au moins cinquante véhicules armés en provenance de la Libye.