Il l'a déjà dit lors de sa première sortie médiatique voilà deux mois, et il l'a redit hier devant un parterre de journalistes dans la salle de conférence du stade 5 Juillet : le nouveau sélectionneur algérien, Vahid Halilhodzic, ne se fait pas trop d'illusions quant à une qualification miraculeuse des Verts à la CAN 2012. Nos chances de disputer cette CAN sont très minimes», n'a pas cessé de répéter le Bosnien. Mais pour son baptême du feu avec la sélection algérienne qui affrontera le 3 septembre la Tanzanie à Dar Es Salam, pour le compte de la 5e journée du groupe D, Halilhodzic veut placer la barre haute en visant carrément une victoire. «Nous n'allons pas voyager à Dar Es Salam pour faire du tourisme. Nous sommes en train de nous préparer avec la ferme intention de le gagner. Certes, notre mission ne sera pas du tout facile, mais le groupe doit faire preuve de beaucoup d'abnégation pour renouer avec les succès hors de ses bases. Après tout, il est temps de réapprendre a gagner à l'extérieur», dira l'ex-coach du PSG qui espère voir son équipe rompre avec sa fragilité extramuros qui dure depuis plus de deux années. «C'est une question de mental. Cette équipe doit avoir confiance en elle, le potentiel existe. Mais il faut que les joueurs soient plus entreprenants et plus conquérants lorsqu'il s'agit aussi de s'exprimer à l'extérieur. Il faut qu'ils aient cette culture de la gagne qui leur fait défaut jusque-là. Personnellement, j'attends d'eux une bonne réaction à Dar Es Salam.» Mais Halilhodzic est d'ores et déjà conscient de ce qui attend ses ouailles dans cet énième périple africain face à une équipe tanzanienne qui a raté de peu la victoire au match aller disputé à Blida (1-1). «La Tanzanie est une équipe très redoutable chez elle. Ses joueurs évoluent chez eux avec une certaine agressivité. On doit rester vigilants. Je sais qu'on aura pas trop d'occasions de but dans ce match, mais on doit tout de même se montrer réalistes», affirme Halilhodzic qui estime toutefois que la clé du match réside dans les duels. «Les équipes africaines se transcendent en évoluant à domicile et il nous faudra nous battre pour gagner les duels et surtout savoir aller rapidement vers l'avant tout en faisant preuve de réalisme. Appelé à révolutionner le jeu des Verts, Halilhodzic compte imposer sa philosophie du jeu dès sa première sortie officielle avec les Fennecs. «Il faut jouer en bloc et faire circuler rapidement le ballon. Les joueurs devraient apprendre à jouer plus vite et aller rapidement de l'avant. A Marcoussis, cela a commencé à être appliqué, j'espère que les joueurs continueront dans cette optique. Il faudra également plus de présence dans la surface adverse, car il n'y a pas que les attaquants qui sont appelés à marquer, les joueurs du milieu doivent s'impliquer eux aussi», déclare-t-il non sans reconnaître avoir hésité entre deux schémas tactiques pour ce match. «Il y a deux organisations de jeu susceptibles d'être appliquées le jour du match. Je n'ai rien encore décidé, on verra à la fin de ce stage.» Par ailleurs, coach Vahid pense déjà hériter d'un groupe motivé pour ce match mais aussi pour les prochaines échéances auxquelles les Verts prendront part dans un avenir proche. «L'ambiance est parfaite au sein du groupe. Beaucoup de choses ont déjà changé par rapport au dernier stage effectué à Marcoussis. Les joueurs sont conscients de la tâche qui les attend. J'ai ressenti une certaine prise de conscience chez eux. C'est encourageant pour l'avenir.» Enfin, l'ancien sélectionneur des Eléphants regrette la défection du défenseur central Antar Yahia pour ce déplacement à Dar Es Salaam. «J'aurais aimé disposer de ce joueur qui a son poids au sein de l'équipe. Malheureusement, il est malade», dira à ce sujet l'entraîneur national qui compte confier le capitanat à un autre ancien, à savoir Karim Ziani, secondé par Madjid Bougherra. A noter que le Bosnien n'a pas voulu trop s'étaler sur les critiques qu'il a essuyées dernièrement en Hexagone par rapport à son intention de faire appel à des joueurs binationaux tels Belfodil et Brahimi, «du moment qu'un joueur possède un passeport algérien, il peut vêtir le maillot de son pays d'origine, je ne vois aucune honte là-dessus. La honte c'est l'affaire des quotas imposée et non pas le fait de voir des binationaux choisir pour quelle nation évoluer».