La France veut «développer» ses contacts avec l'opposition et entend poursuivre ses efforts pour obtenir la fin de la répression en Syrie, a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. «Nous développerons nos contacts avec l'opposition syrienne», a-t-il affirmé à Paris devant la conférence annuelle des ambassadeurs de France. «En Syrie, nous ne relâcherons pas nos efforts pour obtenir la fin de la répression et l'ouverture d'un dialogue démocratique», a-t-il ajouté. Le ministre français n'a donné aucune précision sur la manière dont les contacts avec l'opposition syrienne seraient développés, ni avec qui exactement. A Istanbul, le 23 août, des personnalités de l'opposition syrienne avaient annoncé avoir mis sur pied un «conseil national» destiné à coordonner leur lutte contre le régime de Damas. Selon les participants, ce «Conseil national» regroupe des représentants de l'ensemble de l'opposition syrienne, de l'intérieur et de l'extérieur du pays. Sept personnes ont encore été tuées jeudi en Syrie lors de manifestations anti-régime et d'opérations des forces de sécurité. Alain Juppé a également affirmé que la France espérait toujours que le Conseil de sécurité de l'ONU puisse adopter des sanctions contre le régime syrien. «Notre objectif c'est d'obtenir au Conseil de sécurité une résolution condamnant l'usage de la violence contre la population et organisant un régime de sanctions. C'est un combat difficile mais nous nous ne baissons pas les bras», a-t-il déclaré. Fin août à New York, les Européens, soutenus par les Etats-Unis, avaient présenté un projet de résolution prévoyant des sanctions. Mais l'opposition de la Chine et de la Russie, membres permanents du Conseil de sécurité, n'a pas permis son adoption. Présente jeudi à Paris pour une conférence internationale sur la Libye, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé à un accroissement des sanctions, en particulier dans le secteur énergétique, pour faire partir Bachar Al Assad. En l'absence de résolution de l'ONU, les Etats-Unis et l'Union européenne ont adopté leurs propres sanctions contre le régime de Damas. Alain Juppé s'est prononcé vendredi pour «mieux utiliser encore l'efficace outil des sanctions de l'UE qui permet de sanctionner le régime syrien quand le Conseil de sécurité n'y parvient pas, qui constitue un outil de pression majeur face au programme nucléaire iranien et qui a contribué à l'asphyxie financière du régime de Kadhafi», en Libye.