L'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie veulent coordonner leurs actions en créyant des mécanismes adéquats. «Les quatre pays du champ ont mis en place des mécanismes pour coordonner les actions et prendre en charge les préoccupations sécuritaires de la région», a indiqué Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, lors de la conférence de presse à l'issue des travaux de la conférence d'Alger. Il s'agit notamment du comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) mis en place depuis une année dans le cadre de la stratégie sous régionale qui a permis «une prise de conscience de l'importance de la coordination militaire et sécuritaire entre les pays de la région et d'identification des actions à mener à tous les plans politique, sécuritaire, militaire, et autres», a ajouté M. Messahel. Répondant à une question sur l'adhésion de l'Algérie à des actions militaires conjoints dans la région, le ministre a affirmé que «ce n'est pas dans nos traditions et de notre culture d'envoyer des troupes dans d'autres pays», soulignant que l'intervention étrangère n'a pas été tout le temps une solution idoine aux problèmes et conflits de la région. «Nous avons des compromis avec les pays voisins pour la surveillance des frontières communes et le Cemoc a pour objectif de déployer des actions communes dans ce sens», a-t-il ajouté. «Entre voisins on se comprend et ça se passe bien mais l'intervention étrangère peut avoir des conséquences fâcheuses. Elle peut alimenter le terrorisme, le djihadisme. Ce n'est pas évident que ça réussisse à chaque fois», dira-t-il. Après la mise en place du Cemoc, l'objectif de la conférence d'Alger est de «développer un partenariat dans la formation, répondre aux besoins d'équipements, et partager les renseignements», a-t-il indiqué. «Ce mécanisme est une avancée en la matière car ce n'est pas facile que plusieurs Etats mettent ensemble un état-major. Il a beaucoup avancé dans l'étude, l'identification des actions à mener, l'élaboration des procédures en matière de la chaîne commandement, de procédures et manœuvres et d'intervention. Il reste à établir le rôle plus opérationnel des liens entre le Cempoc et les états-majors nationaux respectifs pour planifier des actions communes après avoir déterminé deux zones, en l'occurrence la zone d'action et celle d'intérêt commun», a expliqué de son côté, Soumailou Boubaye Maïga, ministre des Affaires étrangères du Mali qui souligne qu'en attendant d'atteindre cet objectif «es pays peuvent entreprendre des actions combinées dans le cadre bilatérale ou trilatérale commune. Rien ne s'opposerait à cela», a-t-il ajouté. M. Messahel est revenu sur le principe de l'appropriation qui signifie «compter sur soi» et mobiliser «des propres moyens des Etats» pour atteindre les objectifs fixés. Au plan national «chacun des pays a pris l'engagement d'établir à l'intérieur de ses frontières une stratégie de lutte contre les menaces déjà identifiées (terrorisme, crime et sous-développement)». Au plan régional, les pays ont relevé le défi de la réalisation d'un certain nombre d'infrastructures comme la route transsaharienne dont le financement a été fait par les pays. M. Messahel a tenu à souligner que le tronçon restant de 220 km au Niger, nécessitant un financement de 183 millions de dollars, sera financé par trois banques africaines avant de faire la jonction entre le nord et l'ouest de l'Afrique en passant par le Niger et le Mali d'ici 2014. Le financement sera monté par la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement, et la Banque arabo-africaine de développement. M. Messahel a souligné que le partenariat souhaité devrait se faire selon «la logique de partenariat et non d'ingérence». «Nous avons des capacités et des programmes, nous voulons les mettre ensemble, sans porter atteinte aux intérêts des uns et des autres.»