Si une chose est à retenir concernant le secteur de l'énergie et des mines dans la wilaya de Tizi Ouzou, c'est que cette dernière a été «bien gâtée», comme le prouve bien le nombre de programmes achevés, entamés ou en cours de lancement. C'est en ces termes que Chaher Boulekhras, directeur de la distribution à Sonelgaz de Tizi Ouzou, a résumé jeudi la situation du grand chantier de raccordement de la wilaya en réseau de gaz. Lors d'un point de presse au siège de sa direction, ce responsable a expliqué qu'avec l'achèvement de tous les programmes, notamment complémentaire (PC), celui du soutien à la croissance (PCSC), le quinquennat, ainsi que le programme spécial (PS), Tizi Ouzou aura à l'horizon 2014 un taux de pénétration qui avoisinera celui de l'électricité, «soit plus de 93%», a-t-il déclaré. Mais voilà que pour la réalisation de ces chantiers, il se trouve que parmi les obstacles auxquels Sonelgaz doit faire face, il y a le citoyen, pourtant premier bénéficiaire du raccordement au réseau. En effet, selon le directeur, plusieurs localités sont actuellement prisonnières des «oppositions de citoyens propriétaires de terrains», à l'instar de la commune d'Aït Yahia Moussa au sud de la wilaya, où les habitants réclament que tous les villages soient raccordés à la fois, et non pas par étapes. Dans la daïra d'Iferhounène, «le projet qui a été achevé depuis trois ans trouve opposition dans la commune d'Imssouhal, dont les citoyens exigent qu'ils soient raccordés avant le chef-lieu de daïra, une affaire de 300 m qui condamne toute une daïra», dit-il. A sidi Naâmane, ifflissen, Azeffoun et Timizart, pour ne citer que ces régions, la réalisation d'un réseau de 42 km est confronté aussi à des oppositions citoyennes. D'ailleurs, c'est le directeur de wilaya du secteur en personne, présent à la conférence, qui a promis de se déplacer au courant de cette semaine sur les lieux, afin de convaincre les habitants de l'utilité des projets et trouver des terrains d'entente pour libérer les chantiers. Par ailleurs, et selon M. Boulekhras, les deux programmes PC et PCSC, en voie d'achèvement, et dont les taux de réalisation sont respectivement à 99,8% et 80,96%, ont permis la réalisation de 1 644,09 km de réseau et le raccordement de quelque 48 083 foyers. Empruntant le langage des chiffres, le conférencier précisera que «la wilaya est actuellement à 42% de taux de pénétration, un pourcentage appelé à atteindre dans les quelques mois à venir, les 60%, puisqu'en parallèle un autre programme d'environ 2200 km a été inscrit. Il permettra le raccordement de 75 000 foyers». Il s'agit en effet, du programme spécial (PS 2009-2013), tracé pour pas moins de 9 wilayas et dont Tizi Ouzou constitue 70% avec une cagnotte de 7000 millions de dinars. Cela sans oublier le programme quinquennal qui permettra de toucher selon les prévisions des responsables, «presque la totalité des villages de la wilaya». Le montant de ce dernier dépasse, faut-il le préciser, les 22 000 millions DA. Cependant, pour le moment on en est que dans les prévisions ! Il faudra attendre, pour voir dans deux, ou trois années, ce que sera réellement la carte de raccordement en gaz de la wilaya. Le directeur de distribution a mis le point sur la dernière séance d'ouverture des plis, organisée mardi, concernant le reste des programmes PCSC et PS 9 w. Ainsi, 13 entreprises ont été retenues pour la réalisation de 4 DP (distribution publique), à Aït Agouacha, Makouda, Boudjima et Aït Abdelmoumène, et 2 PQSL (programme quartiers et lotissements sociaux) à Imssouhal et Aït Yahia. La consistance globale des affaires est de 349 km de réseau de distribution et 10 437 branchements, est-il expliqué. «Le montant des opérations est de 800 millions de DA», dira Boulekhras. Le même orateur a averti que des régions du flanc nord de la wilaya risquent encore de passer l'hiver au froid, à cause des oppositions concernant la réalisation du gazoduc 16 raccordé depuis Bordj Menaïel. «L'alimentation en gaz naturel de ces régions est tributaire du 16 qui assurera une meilleure capacité de pénétration, de branchement et de pression», dira-t-il. Pour ce qui est du quinquennat, il y a lieu de signaler que 18 DP et 67 extensions à travers l'ensemble des communes de la wilaya, ont été recensées. M. Boulekhras précisera à l'occasion que «les bureaux d'études ont été déjà retenus». «Plus de 40 000 millions de dinars sont le coût de tous les programmes précités», tient à préciser le conférencier. Enfin, et dans ce qui peut être conçu tel un appel en direction des citoyens, le directeur a estimé que «pour atteindre ces objectifs, il faudra l'implication de tout un chacun, car il s'agit d'assurer le confort des habitants, notamment ceux des régions les plus reculées, et en finir une bonne fois pour toutes avec les bouteilles à gaz». Aïssa Moussi