De notre correspondant à Tizi-Ouzou Malik Boumati En moins de trois années, la direction de la Société de distribution de l'électricité et du gaz du Centre (SDC-Sonelgaz) de Tizi Ouzou a perdu près de 40 millions de dinars, suite au vol de cuivre. En effet, entre la valeur du cuivre volé (5,7 millions de dinars), le coût de la remise en l'état (17,5 millions de dinars) et le coût de l'énergie non distribuée (15,5 millions de dinars), les pertes pour cette entreprise publique se sont élevées à 38,7 millions de dinars entre le 1er janvier 2009 au 31 mai 2011. C'est ce qu'a déclaré M. Chaher Boulekhras, le directeur de la distribution dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui a animé, jeudi dernier, une conférence de presse, spécialement pour évoquer cette question de vol de cuivre qui coûte énormément à la SDC et qui nuit à son image, notamment vis-à-vis de ses abonnés. Mais ce qui a réellement amené les responsables de cette entreprise publique à alerter l'opinion publique, c'est plutôt l'ampleur que ce phénomène a prise ces derniers mois, comparativement aux deux années précédentes. En effet, durant les cinq premiers mois de l'année en cours seulement, pas moins de 27 km de câbles ont été subtilisés dans différentes localités de la wilaya, avec une perte globale de 28 millions de dinars, contre uniquement 2 865 km pour toute l'année 2010 et 3 250 km pour l'année 2009. C'est dire que la quantité volée en cinq mois cette année a été multipliée par dix comparativement à celle subtilisée durant les douze mois de l'année dernière. «C'était plus ou moins admissible auparavant parce que l'impact sur l'entreprise n'était pas important, mais aujourd'hui cela prend de l'ampleur et devient alarmant», dit l'animateur de la conférence, qui signale que dans certains cas «les auteurs de ces vols, en commettant leur forfait, provoquent des avaries au niveau des transformateurs». Le directeur de la SDC de Tizi Ouzou s'inquiète pour la trésorerie mais aussi pour «l'image de l'entreprise suite aux désagréments causés aux abonnés», puisque les auteurs de ces vols commencent par couper l'électricité en cisaillant les câbles avant de commettre leur forfait. Dans ce sens, le responsable local de cette entreprise publique lance un appel aux citoyens pour qu'ils soient «réactifs» dès qu'il y a une coupure d'électricité. Qu'ils signalent l'interruption de l'alimentation en énergie dès qu'elle intervient. C'est la seule façon d'aider l'entreprise à endiguer ce mal, puisque les auteurs de vol de câbles, attirés par le cuivre qui a pris de la valeur sur le marché, prennent tout leur temps pour commettre leur délit, après avoir provoqué la coupure. Comme ce qui s'est passé mardi dernier dans la région d'Aït Toudert, daïra des Ouacifs, où pas moins de 4 000 mètres linéaires de câbles ont été subtilisés. Comme à Tizi Gheniff ou à Azeffoun où respectivement 4 500 et 3 600 mètres linéaires de câbles ont été volés. La facilité avec laquelle évoluent les auteurs de ces vols est déconcertante à plus d'un titre. A croire qu'ils sont en train de profiter au maximum, avant la fin de l'opération de remplacement du câble à cuivre par le câble torsadé en vigueur depuis quelques années. En effet, sur les 6 000 km de câbles électriques en place dans la wilaya de Tizi Ouzou, la moitié a été remplacée par les services de Sonelgaz par un câble nouvelle génération, le torsadé. Y a-t-il un lien entre l'opération de remplacement du câble et la multiplication des vols que connaissent les câbles de cuivre ces derniers mois ? Seules les enquêtes que mèneraient les services de sécurité pourraient élucider ce phénomène, d'autant plus que le directeur de la distribution de Tizi Ouzou affirme que son entreprise dépose plainte systématiquement après chaque forfait.