Hervé Renard va pouvoir se consacrer à la préparation du match de samedi contre l'USM El Harrach avec plus de sérénité. Il n'échappe à personne que le coach de l'USM Alger vient d'être soumis à trois jours d'une énorme pression, trois jours où on le donnait partant et remplacé par Meziane Ighil. Même si les dirigeants du club des Rouge et Noir ont tout tenté pour conforter leur entraîneur, ils ne pouvaient pas empêcher celui-ci de craindre pour sa place avec toutes ces «salves» décochées par certains titres de la presse nationale. Cette situation était hautement dommageable pour l'USMA, engagée dans la préparation d'un match qu'elle considère comme très important. Il est reconnu que des informations de ce genre filtrent, elles ne sont pas faites pour aider l'entraîneur qui est en place. Du reste, le directeur général de la SSPA-USMA, Mouldi Aïssaoui, a estimé que cette pratique ne fait que «déstabiliser notre entraîneur alors qu'il est en pleine préparation du derby de samedi prochain contre l'USMH». Toujours est-il que Renard a repris hier les entraînements avec un état d'esprit bien plus serein qu'il ne l'était durant les trois jours qui ont suivi le match contre le CAB. Le voilà confronté au problème de savoir qui il titularisera face aux Harrachis en tenant compte du fait que face aux Batnéens nombreux ont été les joueurs qui n'ont pas répondu à son attente. Sa déception a dû certainement être concentrée sur le mauvais rendement du secteur offensif qui n'a pas su asseoir la domination de l'équipe, notamment en première mi-temps. Renard ne manque pas de solutions à ce niveau mais cela ne veut pas dire qu'il n'aura qu'à piocher dans l'effectif pour se servir. On peut, ainsi, supposer que la place de Noureddine Daham dans le rôle d'avant-centre est en danger dans la mesure où ce joueur s'est montré trop fébrile à l'approche du but face au CAB. Il a surtout raté deux occasions immanquables, signe qu'il n'était peut-être pas dans les meilleures dispositions psychologiques. Mais on n'oubliera pas que c'est sur une de ses déviations que Djediat a hérité du ballon qui allait lui permettre d'inscrire l'unique but du match. Daham est resté, malgré tout, longtemps sur le terrain puisqu'il n'a été remplacé qu'à 7 minutes de la fin du temps règlementaire et le moins que l'on puisse dire est que celui qui l'a remplacé ne s'est pas montré plus entreprenant. On veut parler de Hemiti qui, il est vrai, n'a pas joué beaucoup et qui en plus est entré à un moment où son équipe ne carburait plus du tout. En outre le reproche qui est fait à ce dernier est de prendre trop facilement du poids. On le voit d'ailleurs sur le terrain où par rapport à ses coéquipiers il apparaît plus enveloppé. C'est une question de physiologie humaine qui appelle Hemiti à faire constamment attention à sa ligne. Il y a également la solution Boumechra qui se présente. Ce joueur est entré en cours de jeu face au CAB pour remplacer Meklouche sur le côté gauche de l'attaque, un Meklouche qui s'était, pourtant, avéré comme l'attaquant le plus remuant du secteur. Boumechra n'a même pas réussi à faire autant que lui, lui dont le poste ne pourrait être qu'au centre de l'attaque. Le cas Boumechra soulève d'ailleurs celui de Boualem qui a du mal, malgré la confiance que lui accorde son entraîneur, à jouer comme il le faisait à l'USM El Harrach. Il faut dire que dans ce club il était l'animateur du jeu offensif alors qu'à l'USMA il a devant lui un Djediat à qui échoit ce rôle. Et puis comment oublier qu'à l'USMH, l'association Boualem-Boumechra faisait des étincelles ? «Boualem ne pourra redevenir le superbe joueur qu'il était à El Harrach que s'il a Boumechra devant lui», nous a dit un proche du club algérois. Peut-on alors croire que Renard ira jusqu'à recomposer ce tandem contre l'équipe où il s'était affirmé la saison dernière ? C'est possible. Et puis il lui faudra amener un Lemouchia à se montrer plus offensif qu'il ne l'a été face au CAB où il a exagéré avec les passes latérales tout comme il devra mettre en garde les deux arrières latéraux, Meftah et Yekhlef, sur les capacités qu'ont les Harrachis à déployer rapidement des contres sur les ailes. Renard devait hier, en fin d'après-midi, tenir une conférence de presse où il était attendu qu'il parle bien sûr de cette affaire Meziane Ighil mais aussi et surtout du match de samedi dont il sait que le résultat sera déterminant pour la suite de la compétition.