L'ambassadeur Youssef Ahmad, délégué permanent de Syrie auprès de la Ligue arabe, a présenté au secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, une note officielle de vive protestation suite de sa rencontre hier avec des personnes prétendant représenter l'opposition syrienne, lesquelles lui avaient remis un papier de revendications visant dans leur ensemble de provoquer toute forme d'ingérence étrangère, militaire compris, dans les affaires intérieures de la Syrie. Dans cette note, l'ambassadeur Ahmad exprime son étonnement et sa profonde inquiétude quant à cette démarche «qui constitue un antécédent dangereux dans l'action arabe commune», affirmant qu'al-Arabi avait outrepassé ses prérogatives, ses pouvoirs et ses tâches définis par la charte et le statut de la Ligue et que sa démarche «non étudiée» s'oppose au fait que le secrétaire général de l'organisation régionale de la Ligue arabe représente les gouvernements des pays arabes. «Votre démarche, contraire à la Charte de la Ligue arabe, et l'empressement du secrétariat général de la Ligue à lui assurer la couverture à travers les différents organes médiatiques donnent lieu à la question de savoir si, ainsi, la Ligue annonce sa soumission aux pressions exercées par des parties biens connues et si ceci constitue une renonciation à la mission essentielle de la visite effectuée par M. al-Arabi à Damas pour rencontrer la direction syrienne et se mettre d'accord avec elle sur des mesures et des démarches constructives pour calmer la situation et à aider la Syrie à surmonter la crise et sauvegarder sa souveraineté, son indépendance et son intégrité territoriale loin de toute forme d'ingérence étrangère», stigmatise l'ambassadeur Ahmad. L'ambassadeur Ahmad a souligné le fort mécontentement quant à la fuite délibérée, à ce moment critique, de certains faits de la rencontre le 10/9/2011 du secrétaire général de la Ligue avec le président Bachar al-Assad, soulignant que cela a fortement affecté la confiance qui devrait exister entre le gouvernement syrien et le secrétariat général de la Ligue arabe, de même que la mission de ce dernier avec la direction syrienne. «Ce qui nous a particulièrement étonnés et inquiétés c'étaient les déclarations qu'on a attribué à votre personne lors de la rencontre qui s'était déroulée le 14 courant sur l'autorisation à des commissions d'entrer en Syrie», a dit M. Ahmad, qui a mis l'accent en même temps sur l'abandon par M. al-Arabi, lors de la réunion le 13 courant du Conseil de la Ligue, le rapport qu'il avait préparé sur sa visite en Syrie et sa rencontre avec le président al-Assad, lequel prévoyait une visite d'une délégation de haut niveau des différents gouvernorats syriens pour prendre information de la situation in situ. M. Ahmad s'est étonné des suggestions attribuées à M. al-Arabi, qui encouragent et incitent à une intervention extérieure dans les affaires syrienne, les jugeant «déséquilibrées, particulièrement pour un homme de loi connu par la compétence, l'expérience et la crédibilité», d'autant que le Conseil de sécurité était clair dans son communiqué présidentiel publié le 3/08/2011 confirmant l'existence de parties responsables de la violence et des attaques contre des institutions de l'Etat syrien.