Après une rude bataille, les familles des disparus ont réussi à rencontrer les membres de la délégation du Comité international de coordination des institutions nationales de protection des droits de l'homme (CIC) de l'ONU. Ces familles organisaient leur rassemblement hebdomadaire devant le siège de la Cnas à Addis Abeba, mercredi matin, avant de prendre connaissance de la présence d'une délégation onusienne des droits de l'homme en Algérie qui vient rencontrer les organisations de la société civile et des institutions publiques. Les familles se sont rendues jeudi au siège de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme (CNCPPDH) où elles ont fait part de leurs doléances à la commission. «N'étant pas invitées à la réunion, organisée ce 15 septembre entre la délégation du CIC et des organisations de la société civile, proposées par la CNCPPDH, les familles de disparus ont alors décidé de se rendre à la CNCPPDH pour interpeler la délégation présidée par Mme Rosslyn Noonan», note un communiqué de l'association des disparus, parvenu à notre rédaction. Un dispositif sécuritaire important a été déployé devant le siège de la CNCPPDH pour empêcher ces familles de pénétrer à l'intérieur du siège de CNCPPDH. «Les familles lançaient des slogans et hurlaient «Ksentini, nos enfants ne sont pas à vendre !», «Notre justice est traître, cour pénale internationale !», «Commission d'enquête internationale !» jusqu'à ce que les membres du CIC sont sortis. «Les familles ont pu expliquer, sous la surveillance des policiers, qui elles étaient et ce qu'elles demandaient. Elles ont souligné que leur rassemblement devant la CNCPPDH était interdit depuis le mois d'août 2010 et que les portes de cette institution leur étaient désormais fermées à double tour. Par ailleurs, la CIC de l'ONU a rencontré jeudi à Alger des représentants de la société civile au siège de la CNCPPDH. Cette rencontre a été l'occasion pour les représentants de la société civile de faire part de leurs activités et de leurs ambitions, mais aussi de leurs préoccupations et des problèmes rencontrés sur le terrain. Cette délégation, qui effectue une visite de travail, d'information et de coordination de trois jours (du 13 au 16 septembre), s'était déjà entretenue avec les membres de la CNCPPDH. Première du genre depuis la création de la CNCPPDH, cette visite a pour objectif le renforcement de la coopération et des collaborations entre l'Algérie et le système des droits de l'homme des Nations unies.