La Russie tente toujours d'aider la Syrie pour sortir de la grave crise qui la secoue depuis des mois. Le régime en place fait face à des manifestations dans plusieurs régions et grandes villes du pays. Moscou a déclaré à plusieurs reprises qu'il n'accepte pas que la situation en Syrie suive le chemin de la Libye et a appelé les parties syriennes à s'abstenir de tout acte de violence à grande échelle. Ainsi après les nombreux appels de Moscou contre une ingérence des puissances mondiales dans le conflit syrien, le vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), Ilias Oumakhanov, arrivé samedi soir à Damas en tête d'une délégation de sénateurs russes, a réitéré la position de son pays vis-à-vis de Damas. Les réformes en Syrie doivent être réalisées «en absence totale d'ingérence et de pressions extérieures», a-t-il déclaré. Au terme de son entretien avec la conseillère du président syrien Bashar al-Assad, Bouthai na Chaaban, le sénateur russe a indiqué que le but de visite était de «prendre connaissance de l'ensemble d'opinions politiques en Syrie et de porter la vérité sur ce qui se passe dans ce pays à un auditoire large au maximum tant en Russie qu'à l'étranger». A son tour, la conseillère Bouthaina Shaaban a déclaré que la visite des sénateurs russes était un témoignage de ce que «la Russie n'est pas indifférente au sort du peuple syrien». Elle a hautement apprécié la position de Moscou qui, selon elle, «se prononce pour la défense des droits de l'homme tant en Syrie que dans l'ensemble de la région». La Russie entend «ne pas permettre la destruction des pays de la région sous quelque prétexte que l'Occident essaie de le faire», a souligné Mme Shaaban. Hier, les sénateurs russes devaient s'entretenir avec le président Bashar al-Assad, ainsi qu'avec le président de l'Assemblée populaire syrienne (parlement), Mahmoud Abrash. Dans l'après-midi, la délégation russe doit se rendre à Deraa au sud de la Syrie, où, il y a six mois, ont débuté des manifestations antigouvernementales.