Le cimetière populaire du lotissement Zahar, dans la commune d'El Milia à l'est de Jijel, est centenaire. Des générations reposent dans ce site qui, aujourd'hui, affiche complet. Il est plein au point où, ces dernières années, à chaque creusement de tombe, les ouvriers rencontrent des ossements, avons-nous appris. Mais là où le bât blesse, c'est que des citoyens ont accaparé une parcelle de ce cimetière pour y construire des maisons. «C'est grave ce qui se passe dans notre cimetière. Même dans leurs tombes nos morts ne sont pas en paix», dénonce un citoyen. El Milia est pourtant une commune dont une partie du territoire appartient au domaine public, mais, fulmine le même citoyen, «nous sommes incapables de réaliser un nouveau cimetière, pendant que nos morts sont entassés dans l'ancien». Cette situation fait que plusieurs familles habitant en ville retournent enterrer leurs morts dans les villages. Il est fort à parier que dans un avenir très proche, les habitants d'El Milia auront du mal à trouver un espace pour enterrer leurs morts.