Le Département d'Etat US a renouvelé hier sa mise en garde aux ressortissants américains contre les risques de voyage en Algérie, «en raison notamment de la menace terroriste persistante et des émeutes sociales». «Le Département d'Etat exhorte les ressortissants américains se rendant en Algérie d'évaluer avec prudence les risques qui se posent à leur sécurité personnelle», a indiqué dans un communiqué le Département d'Etat US. «Les attaques terroristes, y compris les attentats à la bombe, les faux barrages, les kidnappings et les embuscades sont très courants en Algérie, notamment dans les régions rurales comme la Kabylie», a rappelé la même source, ajoutant que «les attaques suicides, particulièrement les attentats à la voiture piégée, se sont révélées être, depuis 2007, une tactique de choix des groupes terroristes en Algérie, y compris dans la capitale Alger. Le groupe terroriste (Aqmi) à l'origine de l'attentat suicide à Alger le 11 décembre 2007 menaces de lancer d'autres attaques contre des cibles occidentales et américaines en particulier, précise-t-on. Le communiqué recommande aux citoyens américains d'éviter les déplacements terrestres en Algérie. «Les citoyens américains qui résident ou voyagent en Algérie devraient suivre des mesures de sécurité personnelles portant, entre autres, sur l'approvisionnement en médicaments, nourriture, et en eau, pour une éventuelle utilisation en cas d'urgence», fait-on remarquer. Le Département d'Etat met également en garde contre les émeutes sociales que connaît l'Algérie, notamment les événements qui avaient eu lieu en janvier dernier à Alger et d'autres villes ainsi que les émeutes pour le relogement et le manque des infrastructures et autres conditions de vie (électricité, eau, écoles, routes, gaz…). Cette note intervient après la visite de hauts responsables américains, dont le chef militaire de l'Africom, le général Carter Ham, qui avait partagé l'inquiétude de l'Algérie quant à la menace terroriste dans le Sahel surtout après la guerre en Libye où des terroristes ont récupéré des moyens militaires importants pouvant contribuer à des opérations dans la région. Le 16 septembre dernier, l'ambassade des Etats-Unis à Alger a été «informée de menaces» et a averti des cibles potentielles, a déclaré le Département d'Etat américain questionné sur des informations de presse citant des projets d'attentat d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Selon cette alerte, la branche maghrébine d'Al Qaïda (Aqmi) se préparerait à mener des attaques au missile contre des firmes pétrolières étrangères dans la région. Une compagnie britannique et une société américaine opérant dans des chantiers de forage en Algérie ont été destinataires de ce message. L'administration américaine rend également hommage au gouvernement algérien, «depuis longtemps l'un de nos principaux partenaires dans cette lutte». Le coordinateur de la lutte antiterroriste de l'Union européenne, Gilles de Kerchove, avait annoncé le 5 septembre qu'Aqmi avait acquis des stocks d'armes en Libye, notamment des missiles sol-air. Selon ce responsable, l'accès du réseau islamiste à ces armes capables d'abattre un avion a été rendu possible par les troubles en Libye.