Il est recommandé aux ressortissants de limiter les déplacements en ville au strict nécessaire et de faire preuve d'une grande vigilance. Les attentats terroristes, qui ont secoué notre pays inquiètent, de plus en plus, les Européens et les Américains qui se sentent toujours visés. Parmi les premières mesures prises par les gouvernements de ces pays, figurent des directives exhortant les ressortissants à plus de vigilance dans leurs déplacements en Algérie. «Il est décommandé d'effectuer des voyages à caractère non indispensable à Alger d'ici la fin de la semaine», écrit le consulat dans un courrier adressé aux ressortissants français. Il ajoutera que «pour les ressortissants se trouvant dans la capitale algérienne, il est recommandé de limiter les déplacements en ville au strict nécessaire et de faire preuve d'une grande vigilance». Pour le consulat, les déplacements à caractère professionnel peuvent être maintenus, de même que les voyages dans le reste du pays, en suivant avec une extrême précaution, les consignes de sécurité déjà en vigueur. Le Foreign Office britannique qui estime qu'il y a une menace continue de terrorisme dans notre pays a, pour sa part, exhorté les ressortissants britanniques se rendant en Algérie, à une plus grande vigilance. Le travel warning publié par le Foreign Office a fait l'objet d'une mise à jour le 3 novembre dernier, juste après les attentats à la bombe ayant ciblé les commissariats de Réghaïa et de Dergana (le 29 octobre) et le siège de sûreté d'El-Harrach (le 19 octobre). «Il y a une menace continue de terrorisme en Algérie. Vous risquez d'être attrapés lors d'attaques de groupes terroristes si vous voyagez par route dans certaines régions du nord de l'Algérie», avertissent les services du ministère des Affaires étrangères et l'ambassade du Royaume-Uni à Alger en ajoutant: «Vous devriez vous rendre compte du risque global des attaques aveugles des terroristes, qui peuvent bien viser des civils, y compris des endroits fréquentés par des étrangers». Les déplacements dans certaines régions du pays, comme la Kabylie, Boumerdès et ses environs, Médéa, l'Ouarsenis, les frontières avec la Tunisie et la Mauritanie sont vivement déconseillés. Le département d'Etat américain a fini lui aussi par revoir à la hausse le niveau d'alerte sur la situation sécuritaire en Algérie surtout après l'attaque qui a visé, au début de décembre 2006, un bus transportant le personnel de la compagnie algéro-américaine Brown and Root Condor (BRC) qui a fait deux morts et huit blessés. Une nouvelle note destinée aux Américains projetant de se rendre en Algérie ou qui y sont déjà installés, a été publiée, remplaçant celle diffusée le 22 novembre 2006, soit dix-huit jours avant l'attentat de Bouchaoui. La directive relève que le terrorisme en Algérie «continue de constituer un risque pour la sécurité dans plusieurs régions» et invite tous les ressortissants américains, qu'ils soient résidants, en mission ou en voyage, à éviter les déplacements dans les zones extra-urbaines. Avant la publication de cette nouvelle note, l'ambassade des Etats-Unis à Alger avait appelé les ressortissants américains établis en Algérie à faire preuve d'extrême vigilance tout en soumettant son personnel à des restrictions en matière de déplacement. Cependant, la nouvelle note du département d'Etat limite la liberté de mouvement pour le personnel du gouvernement et de la représentation diplomatique américains à Alger. Il leur est toutefois permis de circuler librement dans le centre de la capitale, mais en s'entourant des mesures de sécurité nécessaires. Pour tout autre déplacement en dehors du centre de la capitale, il leur est demandé d'agir en coordination avec le bureau de l'ambassade chargé de la sécurité régionale. Par ailleurs, les attentats terroristes qui ont secoué l'Algérie et le Maroc accentuent la crainte des Européens quant à une menace terroriste contre leurs pays. «Les attentats survenus mardi et mercredi au Maghreb confirment que “la France est sous la menace d'actes terroristes», a affirmé mercredi le ministre français de l'Intérieur François Baroin. Plusieurs experts espagnols estiment, pour leur part, que «l'Espagne, et plus particulièrement ses enclaves africaines de Ceuta et Melilla, court un risque important d'être visée par un attentat terroriste».