Le chef de l'opposition zambienne, le leader populiste Michael Sata, 74 ans, a prêté serment hier comme nouveau président, en direct à la télévision nationale tandis que des centaines de sympathisants l'acclamaient devant la Cour suprême. «Allez Sata ! Allez !», criait la foule, massée au pied de la Cour suprême dont le président Ernest Sakala avait, dans la nuit, proclamé M. Sata, vainqueur face au président sortant Rupiah Banda, au terme d'un scrutin tendu et émaillé de violences qui ont fait au moins deux morts. Des supporters de Sata ont escaladé des murs et grimpé aux arbres pour tenter d'apercevoir la cérémonie, sous l'oeil de quelques policiers à cheval ou en tenue anti-émeute. Un lâcher de ballons et de colombes a ponctué la cérémonie qui a fait de M. Sata, le cinquième président de la Zambie depuis l'indépendance, obtenue des Britanniques en 1964. Le pays n'a jamais connu de guerre. Dans les rues, le camp du vainqueur paradait en transportant un bateau, symbole de campagne de M. Sata, avec dedans un petit garçon faisant mine de ramer. M. Sata avait fait de l'Arche de Noé son symbole, comme en 2008, et on l'a vu à plusieurs reprise défilant juché sur un hors-bord tiré par une remorque sur lequel les Zambiens étaient invités à se réfugier pour échapper à la pauvreté et au sous-développement. Sata remporte les élections présidentielles de 2011 Sata a remporté les élections présidentielles du 20 septembre de ce pays d'Afrique australe, a annoncé hier au petit matin la Commission électorale de la Zambie (CEZ). Il a été crédité de 43% des voix contre 36,1% des voix pour le président sortant Rupiah Bwezani Banda, candidat du Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD). Les voix de 7 des 150 circonscriptions électorales n'ont pas encore été comptées, mais n'auront pas d'incidence sur les résultats finaux, a fait savoir la CEZ. Certains événements perturbateurs, tels que des émeutes et des attaques des pirates informatiques, ont eu lieu avant la déclaration des résultats.