Le président zambien, Levy Mwanawasa, est décédé, mardi à Paris, après avoir été hospitalisé pendant plus d'un mois, a annoncé le vice président Rupiah Banda. Né à Mufulir, province du Copperbelt, le 3 septembre 1948, M. Mwanawasa a fait ses premiers pas dans la politique avec l'organisation de plusieurs manifestations d'étudiants en soutien à la lutte pour la libération en Afrique du Sud, en tant que vice-président du syndicat des étudiants de l'université de Zambie. Après avoir reçu son diplôme en 1973, M. Mwanawasa établit sa réputation en tant qu'important avocat les deux décennies qui suivent. En tant qu'un des pères fondateurs du Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD), M. Mwanawasa aide Frederick Chiluba à s'imposer face au président Kenneth Kaunda lors des premières élections multipartites jamais organisées en 1991. À la fin de cette même année, il est nommé vice-président de Zambie, mais démissionne trois ans après à cause de l'intolérance et de la corruption du gouvernement Chiluba. Toujours membre du parti MMD, M. Mwanawasa poursuit sa carrière dans l'univers du droit jusqu'en 2001. Lors des élections générales de 2001, il devient président de la Zambie en battant M. Chiluba. Rapidement, il lance un mouvement anti-corruption dans l'ensemble du pays, considéré par beaucoup comme une chasse aux sorcières contre les membres de l'ancien régime. En avril 2006, M. Mwanawasa est atteint d'une maladie cardiovasculaire légère, mais récupère rapidement après avoir reçu des soins en Grande-Bretagne. Quatre mois plus tard, il bat son rival politique, Michael Sata, et remporte un second mandat. M. Mwanawasa est élu président de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) en 2007 et est salué pour ses efforts visant à mettre fin aux conflits électoraux au Zimbabwe, qui éclatent suite aux élections du 29 mars 2008. Quinze jours après le scrutin, il a convoqué un sommet de crise de la SADC auquel il a invité le chef de l'opposition zimbabwéenne, Morgan Tsvangirai. Piqué au vif, Robert Mugabe boycotte la réunion tandis que son régime accuse M. Mwanawasa d'agir à la solde de l'Occident. Malgré les efforts du leader zambien, la région a maintenu un profil bas. “Le silence de la SADC est scandaleux”, en a conclu Levy Mwanawasa. Son attaque cérébrale fin juin en marge d'un sommet de l'Union africaine (UA) l'avait empêché d'élever la voix contre la réélection contestée de M. Mugabe, mais samedi dernier, son ministre des Affaires étrangères, Kabinga Pande, s'en est chargé, en son nom, lors d'un sommet régional. Il est considéré comme l'une des rares voix opposées à Robert Mugabe, contre lequel il a plus d'une fois haussé le ton. En mars 2007, il comparait son voisin, englué dans un marasme économique sans précédent, à “un Titanic en train de sombrer”. Démarqué de l'habituelle culture de solidarité entre leaders africains pour dénoncer les maux du Zimbabwe. Son mandat devait courir jusqu'en 2011, mais en raison de sa santé fragile, il avait indiqué ouverte, en janvier, la course à sa succession. Son épouse Maureen a été pressentie pour lui succéder. “Je pense que j'appartiens au réservoir de futurs leaders”, a-t-elle confié en février, tout en niant quelque ambition présidentielle. Suite à l'annonce du décès du président zambien, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré “profondément attristé” par le décès, mardi, du président zambien, Levy Patrick Mwanawasa. Ban Ki-moon “transmet ses profondes condoléances à la famille du président Mwanawasa, au peuple et au gouvernement de Zambie dans ce moment difficile”, selon une déclaration transmise mardi par sa porte-parole. “En tant que vice-président, puis président, Levy Mwanawasa occupait une place prééminente dans la vie politique zambienne à un moment de changement dans son pays et dans la région de l'Afrique australe”, ajoute la déclaration DJAZIA SAFTA/AGENCES