Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réaffirmé vendredi qu'il faut lancer en urgence des réformes en Syrie, lors d'une rencontre à New York avec ses homologues des pays de la zone BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). «Le ministre russe a souligné qu'il fallait lancer d'urgence les réformes promises par le gouvernement syrien pour que la population voie l'effet des réformes annoncées», a indiqué, hier, le ministère dans un communiqué. «Les parties ont décidé de maintenir une position commune au sein du Conseil de sécurité de l'ONU à l'égard de la question syrienne», selon le texte. Pour sa part, l'Union européenne (UE) a encore durci ses sanctions contre les autorités syriennes en décidant d'interdire les investissements dans l'industrie pétrolière syrienne, a annoncé vendredi le Conseil de l'UE dans un communiqué. L'interdiction porte sur les investissements dans des entreprises syriennes actives dans le domaine de l'exploration, de la production ou du raffinage de pétrole brut, tant sur le territoire syrien qu'à l'étranger, selon le communiqué. Les opérateurs basés dans l'UE ne peuvent désormais acquérir une participation dans ces entreprises ni créer des coentreprises avec celles-ci. L'octroi de crédits ou de prêts à ces entreprises est également interdit, indique le texte. Le Conseil a également interdit de fournir à la Banque centrale de Syrie des billets de banque et des pièces de monnaie syriens produits dans l'UE. Parallèlement, la Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton a affirmé que l'UE «continue à poursuivre l'objectif de mettre fin à la répression et d'aider les Syriens à réaliser leurs aspirations légitimes». L'UE a déjà adopté une série de sanctions à l'encontre de la Syrie, dont un gel des avoirs et une interdiction de voyage visant 35 personnes et quatre entreprises syriennes, ainsi qu'un embargo sur les armes. Sur le terrain, les forces syriennes ont tué vendredi 11 manifestants en tirant à balles réelles pour disperser des rassemblements contre le régime à la sortie des mosquées en selon des opposants. A travers le pays, des foules de manifestants ont scandé des slogans et brandi des pancartes pour demander à la communauté internationale de leur venir en aide face à la répression meurtrière du soulèvement. «Aidez la Syrie, le pays saigne !» pouvait-on lire sur des panneaux brandis par des manifestants dans le faubourg déshérité de Hadjar al Assouad, d'après des images mises en ligne par des habitants. Des manifestants ont également subi des tirs des forces de l'ordre à Daïr az Zour, à la frontière avec l'Irak, et dans la ville de Hama, ont ajouté des opposants.