Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a déclaré samedi à l'APS que les propos tenus vendredi par Aicha El Gueddafi à une chaine de télévision arabe sont "inacceptables" et que des mesures seront prises pour que ce type de comportement ne se répète plus, tandis que des démarches ont été entreprises samedi auprès du Conseil de sécurité pour exprimer la position du gouvernement algérien. "J'ai été informé de cette déclaration faite par Mme Aicha El Gueddafi à la chaine satellitaire Arrai, et je ne peux qu'exprimer ma surprise devant une telle déclaration qui vient d'une dame que l'Algérie a accueillie avec le reste de sa famille pour des raisons humanitaires, et qui transgresse les devoirs qui sont les siens vis-à-vis du pays qui l'a accueillie », a souligné M. Medelci qui se trouve, actuellement, à New York dans le cadre de la 66eme Assemblée générale de l'ONU. « Je tiens à dire que cette sortie (médiatique de Aicha El Gueddafi) est inacceptable pour nous et que des décisions seront prises pour qu'à l'avenir, des comportements de ce type-là ne puissent plus avoir lieu », a-t-il ajouté. Par ailleurs, « je voudrais affirmer une fois de plus notre engagement à travailler avec les nouvelles autorités libyennes à la reconstruction de leur pays et à la consolidation de nos rapports », a encore indiqué le chef de la diplomatie algérienne. En conséquence des déclarations faites par Aicha El-Gueddafi, M. Medelci a souligné qu' « une démarche auprès du Conseil de sécurité de l'ONU va être entamée dès ce jour (samedi) pour notifier au Conseil de sécurité la position du gouvernement algérien sur cette malheureuse déclaration » faite par Aicha El Gueddafi. Il est à rappeler que l'épouse de Mouammar El Gueddafi, Safia, sa fille Aicha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants, étaient entrés en Algérie le 29 aout dernier, et avaient été accueillis pour des considérations strictement humanitaires. Cette information avait été portée à la connaissance du Secrétaire général des Nations unies, du président du Conseil de sécurité et de M. Mahmoud Djibril, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition libyen. Par ailleurs, le gouvernement algérien avait déclaré jeudi dernier sa volonté de travailler "étroitement" avec les nouvelles autorités libyennes "afin d'asseoir une coopération bilatérale féconde au bénéfice des deux peuples frères". A ce propos, M. Medelci avait déclaré à l'APS à New York que « l'Algérie a décidé de travailler avec les nouvelles autorités libyennes et de faire que la coopération entre les deux pays redevienne une coopération normale, et je dirais même une coopération particulièrement renforcée dans tous les domaines ». Expliquant la démarche de l'Algérie qui a abouti à cette décision, le chef de la diplomatie algérienne avait souligné que la position de l'Algérie a été basée, d'une part, « sur la cohérence avec celle de l'Union africaine », et, d'autre part, « sur l'engagement du CNT à consolider l'unité du peuple libyen, qui est certainement l'objectif le plus important ». Dans ce sens, il a souligné que l'Union africaine a finalement abouti, mardi dernier, à une déclaration de son président en exercice, qui a exprimé la position de l'UA, consistant à reconnaitre le CNT « dans la mesure où ce dernier a pris des engagements formels pour aller vers un gouvernement inclusif représentant l'ensemble des régions, apportant ainsi les garanties nécessaires quant à la consolidation de l'unité nationale ». Cette position de l'UA, a poursuivi le ministre, a été, par la suite, confirmée par son Conseil de la paix et de la sécurité qui avait tenu une réunion mercredi dernier à New York. A partir de tous ces éléments et de ce processus, a expliqué M. Medelci, l'Algérie a décidé de travailler avec les nouvelles autorités libyennes.