Les travailleurs de l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) d'Oued Aïssi, à 10 km à l'est de Tizi Ouzou, ont observé durant toute la journée d'hier une grève pour protester contre les sanctions affligées à pas moins de 11 employés par la direction. Ces derniers ont fait objet de sanctions suite à leur participation la veille au sit-in organisé par quelques ouvriers. Ainsi, le torchon brûle entre les ouvriers et la direction de l'entreprise. Les protestataires qui ont tenu hier matin un autre sit-in à l'intérieur de l'usine, le deuxième du genre, comptent dénoncer par cette action «les sanctions arbitraires de la direction», nous dira un travailleur. La direction de la planification et du contrôle de la gestion à l'Eniem vient, semble-t-il, de mettre à exécution ses menaces. Après le sit-in, les ouvriers ont décidé d'arrêter le travail. «L'annulation des sanctions à l'encontre des collègues est la condition sine qua non pour la reprise du service», insistent-ils. Par ailleurs, l'élection d'un nouveau comité de participation à la gestion de l'entreprise et la révision des grilles des salaires figurent parmi les revendications des travailleurs. Ces derniers exigent d'autre part, le départ du directeur des ressources humaines, qui selon eux «a manqué de respect à un syndicaliste, le frère du regretté Mustapha Bacha». A l'heure où nous mettons sous presse, il est encore trop tôt pour dire si le mouvement de grève déclenché par les travailleurs sera illimité. Certains syndicalistes expliquent que l'exercice du droit syndical ne doit en aucun cas être suivi de sanctions. De ce fait, les sanctions prises contre les 11 ouvriers doivent êtres annulées.