Des centaines de manifestants étaient descendus, hier, vers la place Tahrir du Caire pour un rassemblement destiné à dénoncer la gestion par l'armée de la transition en Egypte depuis la chute, en février, de Hosni Moubarak. Les contestataires accusent l'armée de manquer de transparence et de perpétuer le dispositif répressif du passé. Ils protestent notamment contre l'extension du champ d'application de la loi sur l'état d'urgence, en vigueur sans discontinuer du temps de M. Moubarak et réclament l'arrêt des milliers de procès de civils en cours devant des tribunaux militaires. Hier, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a mis en garde contre toute atteinte à la démocratie ou à la sécurité nationale et prévenu «ceux qui veulent entraver le changement démocratique entamé avec l'appel à des élections législatives». Mardi, l'armée avait annoncé que les premières législatives depuis la chute du régime Moubarak se tiendraient sur quatre mois à partir du 28 novembre, après quoi l'armée a promis le retour à un pouvoir civil, avec une élection présidentielle en 2012. 60 partis menacent Soixante partis politiques égyptiens menacent de boycotter les élections législatives de novembre si le CSFA n'amende pas la loi électorale. Ces partis demandent, selon un communiqué, aux militaires d'interdire aux partisans de l'ancien président Hosni Moubarak, chassé le 11 février du pouvoir, de se présenter à une fonction élective. «Nous boycotterons les élections s'ils n'ont pas répondu favorablement à nos demandes d'ici dimanche», a précisé Sayid Al-Badawi, qui dirige le parti Wafd, une des 60 organisations signataires du communiqué. Cette menace de boycott illustre les difficultés de la transition en Egypte, où les chefs de file de la contestation, qui ont eu raison du régime de Moubarak en février, reprochent au CSFA de retarder la restitution du pouvoir aux civils. Les élections législatives, premier scrutin depuis la chute de Moubarak, doivent débuter le 28 novembre.