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Une mission patronale française attendue à la mi-décembre en Algérie La visite a lieu sur fond de poussées chinoise et italienne et d'érosion des parts françaises
Forte de plusieurs dizaines de capitaines d'industrie et de chefs d'entreprise, une délégation du Mouvement des entreprises de France (Medef, patronat) séjournera en Algérie du 11 au 13 décembre. Selon des informations obtenues par Le Temps d'Algérie de source patronale, la mission sera conduite par Jean-Marie Dauger. Directeur-général adjoint du groupe Gaz de France-Suez (GDF Suez), ce dernier préside également, depuis décembre 2010, le Conseil des chefs d'entreprise France-Algérie. Il avait succédé à Yves Thibault de Silguy, un ancien de Suez qui a également présidé aux destinées du groupe Vinci. Organisé à l'instar des précédents, ce énième voyage d'une délégation du Medef International en Algérie servira d'opportunité à une multitude de rencontres. Aucune indication n'était disponible, hier, sur le programme précis de la mission patronale française et les noms des hauts responsables algériens avec lesquels elle aura des entretiens. Au Medef-International, on annonce des rencontres avec les «principaux décideurs publics et privés» de la sphère économique algérienne. Selon une tradition établie depuis une dizaine d'années, la délégation rencontrera l'ensemble des membres du gouvernement Ouyahia en charge des dossiers économiques. Des séances de travail sont également prévues avec les organisations patronales. La visite a lieu sur fond de compétition entre les différents partenaires économiques de l'Algérie. D'où l'intérêt de cette énième mission aux yeux du Conseil des chefs d'entreprise France-Algérie. Longtemps créditée des plus grandes parts du marché algérien, la France - partenaire historique s'il en est - observe, depuis le début des années 2000, des changements dans la structure du commerce extérieur algérien. «On assiste depuis plusieurs années à une lente érosion de la présence française qui est principalement due au renforcement des positions chinoises ou italiennes», s'inquiète le vice-président et directeur général du Comité France- Algérie du Medef, Thierry Courtaigne. Aussi apparaît-il «particulièrement important» à ses yeux de bien organiser la visite de décembre et d'en cultiver les rencontres. Classée au premier rang des partenaires économiques de l'Algérie - 15% de parts de marché, selon le Medef International - la France y occupe toujours une bonne position en dépit de la pénétration chinoise des avancées de l'Italie. En termes de valeur, l'Algérie constitue pour les entreprises françaises son troisième marché pour ses exportations hors pays de l'OCDE. En 2010, les entreprises hexagonales (grands groupes et PME) y ont vendu pour 5 milliards d'euros. Aux yeux de Thierry Courtaigne, la mission sera opportune pour «prendre connaissance», sur place «des réformes décidées et en projet» et, surtout, de «souligner auprès de nos partenaires algériens toute notre détermination à continuer à participer au développement économique du pays dans de bonnes conditions». Dans une note destinée aux chefs d'entreprises et capitaines d'industrie désireux d'être du voyage, le vice-président du Comité France-Algérie souligne à traits forts les opportunités de marché. «Dans un contexte régional en mutation, l'Algérie est également sur la voie de réformes politiques». Thierry Courtaigne rappelle l'importance du plan de relance économique. Vu de France, ce plan - estimé à 285 milliards de dollars - vaut par la poursuite des grands projets d'infrastructures, le développement des énergies renouvelables et la réalisation d'un programme de deux millions de logements. «Le gouvernement prévoit environ 130 milliards de dollars pour l'achèvement des projets en cours et 155 milliards de dollars pour le lancement de nouveaux projets», précise le Medef International à l'intention des entreprises qui seront du voyage.