Les cheminots de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) poursuivent leur grève illimitée pour le troisième jour consécutif. Le mouvement de protestation s'est même généralisé, pour atteindre les régions de l'est et l'ouest du pays, où le suivi a été estimé à près de 90%. Les travailleurs du dépôt principal de Souk Ahras, poumon de toute l'activité ferroviaire de l'est algérien ont, à titre d'exemple, renforcé les rangs des protestataires à partir d'hier matin, paralysant toutes les gares ferroviaires de Souk-Ahras, Constantine, Tébessa et les mines de phosphate de Djebel Onk et de fer de Boukhadra et Ouenza, ce qui va assurément engendrer des pertes considérables à l'économie nationale. Le transport de voyageurs est ainsi considérablement touché. Les trains sont bloqués depuis trois jours, plongeant dans le désarroi des milliers de voyageurs. Contacté par nos soins hier, M. Hamadache, responsable syndical au dépôt d'Alger, a avancé un taux de suivi de 100% dans la wilaya d'Alger. Les cheminots sont décidés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. Il s'agit particulièrement du versement des rappels de salaires depuis 2009. Les grévistes sont pessimistes et affirment que la direction générale n'a pas l'intention de répondre à leur appel. Cette dernière a évoqué des difficultés financières «non convaincantes», de l'avis des grévistes. Le bras de fer entre les deux parties est ainsi sérieusement engagé. Selon les déclarations d'Abdelkrim Chenchen, secrétaire général du syndicat à la direction régionale d'Annaba, «plus de 2000 délégués des travailleurs de l'ensemble des zones sont en regroupement à Alger et comptent organiser un rassemblement devant la centrale syndicale. Selon la même source, le débrayage décidé par les travailleurs de l'est du pays a notamment entraîné la suspension des approvisionnements en phosphate de la société des engrais phosphatés de Fertial, et en minerai de fer du complexe sidérurgique d'El Hadjar. L'acheminement par train d'autres produits miniers destinés à l'exportation via le port d'Annaba est également suspendu, sans oublier le fret ferroviaire.