Ban Ki-moon : «transition historique» Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est réjoui jeudi de l'annonce de la mort du dirigeant libyen déchu Mouammar Kadhafi, y voyant «une transition historique pour la Libye». «A l'évidence, ce jour marque une transition historique pour la Libye», a-t-il dit, ajoutant cependant : «le chemin à parcourir pour la Libye et son peuple va être difficile et rempli de défis. Le moment est maintenant venu pour tous les Libyens de se rassembler». «Reconnaissons immédiatement que cela n'est que la fin du commencement», a encore indiqué le chef de l'ONU qui s'exprimait lors d'une conférence sur le développement durable. «Les combattants des deux bords doivent déposer leurs armes et se rassembler dans la paix. Le moment est venu de reconstruire et de cicatriser (les blessures), le moment est venu pour la générosité, pas pour la vengeance», a-t-il encore souligné. Le secrétaire général de Ligue arabe espère «que la Libye tourne la page de la tyrannie» Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, espère que la mort de Kadhafi «tourne la page de la tyrannie» et que les Libyens regardent «l'avenir sans sentiment de rancune ou de revanche». L'Union africaine : Appel à la réconciliation L'Union africaine a pour sa part constaté qu'un chapitre d'histoire était fini. «Nous espérons que la Libye deviendra un pays plus stable, qui s'occupe de réconciliation et de reconstruction», a déclaré une source proche de l'organisation. Barack Obama : «La fin d'un chapitre long et douloureux»Le président américain a affirmé jeudi que la disparition de l'ex-guide libyen marquait «la fin d'un chapitre long et douloureux» pour les Libyens et appelé les nouvelles autorités de Tripoli à bâtir un pays «démocratique» et «tolérant». «Je suis très fier du travail que nous avons effectué dans cette opération. Et je suis encore plus fier de ce que les Libyens ont réussi», a-t-il estimé. M. Obama, dont l'administration avait pris soin de ne pas apparaître seule au premier rang dans la lutte contre le régime libyen, n'a pas manqué de faire le rapprochement avec les tensions en cours dans le reste du monde arabe. «Pour la région, les événements d'aujourd'hui prouvent une fois de plus que les régimes à poigne finissent toujours par disparaître (...) Les jeunes rejettent avec force la dictature. Et les dirigeants qui essaient de leur refuser leur dignité n'y parviendront pas», a prédit le président américain. Nicolas Sarkozy : «une étape majeure»La France a salué par la voix du président de la République Nicolas Sarkozy une «étape majeure» pour la libération de la Libye, estimant qu'une «page nouvelle» s'ouvrait pour le peuple libyen, «celle de la réconciliation dans l'unité et la liberté». David Cameron : «Fier du rôle joué par Londres»Le Premier ministre britannique David Cameron, dont le pays a lui aussi été à l'avant-garde dans le conflit libyen, s'est dit «fier du rôle joué» par Londres dans la chute du «dictateur brutal», dont la disparition «renforce les chances pour les Libyens de se forger un avenir fort et démocratique». Sans se prononcer sur les circonstances du décès, son ministre des Affaires étrangères William Hague a indiqué qu'il désapprouvait «les exécutions extrajudiciaires», tout en assurant qu'il «n'allait pas pleurer». Chavez : «Kadhafi est un «martyr» Le président vénézuélien Hugo Chavez a rendu hommage à Mouammar Kadhafi, le qualifiant de «martyr» lors d'un entretien avec des journalistes, rapporte hier la chaîne de télévision vénézuélienne Globovision. «Il (Kadhafi) restera à jamais pour nous un grand combattant, un révolutionnaire et un martyr», a déclaré jeudi M.Chavez lors d'un pèlerinage à Santo Cristo de la Grita (Andes), après son retour de Cuba, où il s'était rendu pour son traitement du cancer. «On ne peut que déplorer que dans sa volonté de dominer le monde, l'empire (Etats-Unis) et ses alliés soient en train de l'incendier», a déclaré le président vénézuélien. M. Chavez a dénoncé l'«assassinat de Mouammar Kadhafi et un «outrage de plus à la vie». «Malheureusement, la mort de Kadhafi a été confirmée (…) J'en parlais avec Raul Castro. Je me souviens que Raul me disait : on va sûrement le tuer», a ajouté le président vénézuélien. L'Iran : Appel à la fin de l'ingérence étrangère en Libye Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a appelé hier à la fin de l'ingérence étrangère en Libye après la mort du dirigeant libyen déchu Mouammar Kadhafi, a rapporté l'agence de presse Irna. M. Mehmanparast a déclaré que compte tenu des derniers événements en Libye - il faisait ainsi référence à la mort de Kadhafi jeudi - «il n'y a plus d'excuse pour l'ingérence des forces étrangères en Libye et il est nécessaire, par un retrait immédiat des troupes étrangères impliquées dans le conflit libyen, de permettre aux Libyens de décider de leur propre sort». Il a par ailleurs indiqué que la République islamique félicitait les Libyens et le Conseil national de transition (CNT) pour leur grande victoire qui a été remportée par le mouvement de résistance de la nation libyenne, selon l'agence IRNA. L'Iran espère que la fin de l'ère Kadhafi ouvrira la voie à un nouveau chapitre dans la vie politique de la Libye, pour que le pouvoir soit rendu au peuple et que la démocratie règne dans le pays. L'Iran est prêt à transférer ses expériences à la Libye et à participer à la reconstruction du pays, a assuré M. Mehmanparast. Au Tchad et au Niger :Tristesse et inquiétude Au Tchad, la tristesse est là et le pays se sent comme orphelin. Tout le monde salue Kadhafi. Certains se demandent même qui va le remplacer. Le Niger est sous le choc après la mort de Mouammar Kadhafi, une «catastrophe» pour le pays. Chacun rappelle tout ce que l'ancien leader libyen a fait pour l'Afrique. zC'était un homme bien, il a fait beaucoup pour toute l'Afriquez, estiment des tchadiens. De son côté, le gouvernement sud-africain, qui a longtemps refusé, au nom de la souveraineté africaine, toute intervention extérieure, a souhaité que cette mort amène une cessation des hostilités et un retour de la paix, exhortant le CNT à la «réconciliation». Lavrov «Les conventions de Genève ont été violées»La Russie a estimé hier que Mouammar Kadhafi aurait dû être traité comme un prisonnier de guerre, en respect des conventions de Genève, et n'aurait pas dû être tué. L'ancien dirigeant libyen est mort jeudi dans des circonstances troubles. Le gouvernement intérimaire soutient qu'il est mort dans une fusillade mais d'autres sources soupçonnent une exécution. «Nous devons nous appuyer sur les faits et le droit international», a dit le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «Ils disent qu'au cours d'un conflit armé, les règles humanitaires internationales figurant dans les conventions de Genève doivent être appliquées.» «Ils disent qu'une personne arrêtée lors d'un conflit armé doit être traitée d'une certaine manière. Et dans ce cas, le prisonnier de guerre ne doit pas être tué», a insisté Lavrov au micro d'une radio russe.