La mort de Kadhafi a fait le bonheur des uns, comme elle a suscité des réactions plus au moins réservées chez d'autres. De l'OTAN qui y voit une nouvelle étape pour la Libye, à Chavez qui considère que le dictateur libyen est «mort en martyr», en passant par l'ONU qui demande une enquête sur la mort du dictateur, les positions sont contrastées.«A propos de la mort de Kadhafi avant-hier, les circonstances ne sont toujours pas claires. Nous estimons qu'une enquête est nécessaire», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'Homme. «Il devrait y avoir une enquête compte tenu de ce que nous avons vu hier (jeudi)», a-t-il insisté, selon les propos recueillis par les agences de presse. La veille, pourtant, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré que, «à l'évidence, ce jour marque une transition historique pour la Libye», a réagi le secrétaire général de l'ONU. Il a toutefois averti que «le chemin à parcourir pour la Libye et son peuple allait être difficile et pavé de défis».Chez les Occidentaux, par contre, le temps est à l'euphorie. Pour le président américain, Barack Obama, le mort de Kadhafi est «la fin d'un chapitre long et douloureux» pour les Libyens et il appelé les nouvelles autorités de Tripoli à bâtir un pays «démocratique» et «tolérant». «Je suis très fier du travail que nous avons effectué dans cette opération. Et je suis encore plus fier de ce que les Libyens ont réussi», a noté le président américain. «Pour la région, les événements d'aujourd'hui (jeudi) prouvent une fois de plus que les régimes à poigne finissent toujours par disparaître (...). Les jeunes rejettent avec force la dictature. Et les dirigeants qui essaient de leur refuser leur dignité n'y parviendront pas», a encore prédit Obama.En France, les dirigeants cachent à peine leur joie. Le président Nicolas Sarkozy, en bute à une crise économique interne, a déclaré que la mort du dictateur libyen est une «étape majeure» pour la libération de la Libye, estimant qu'une «page nouvelle» s'ouvrait pour le peuple libyen, «celle de la réconciliation dans l'unité et la liberté». Son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a considéré, quant à lui, que les opérations de l'OTAN dans ce pays vont bientôt s'achever.Le Premier ministre britannique David Cameron, dont le pays a lui aussi été à l'avant-garde sur le conflit libyen, s'est dit «fier du rôle joué» par Londres dans la chute du «dictateur brutal», dont la disparition «renforce les chances pour les Libyens de se forger un avenir fort et démocratique». «La guerre est finie», a affirmé le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, qui fut un proche allié de Kadhafi et initialement réticent à le lâcher au début du soulèvement. L'Australie, elle, dit souhaiter que la future Libye ne devienne pas «un nouvel Iran».Du côté arabe, les réactions sont mitigées. La Ligue arabe et l'Egypte disent souhaiter que la Libye entre dans une ère de réconciliation, tandis que l'ancien Premier ministre du Liban, Saâd El-Hariri a vu dans cette mort «la fin inévitable de tous les tyrans». De son côté, le Premier ministre irakien, Nouri El-Maliki, a salué l'élimination du dirigeant libyen, qui comme celle de Saddam Hussein, démontre selon lui la «capacité du peuple à vaincre les dictateurs».La seule voix discordante dans ce carnaval «soulagement» mondial est celle du président vénézuélien, Hugo Chavez. Il voit en Kadhafi un «combattant» mort en «martyr». «Malheureusement, la mort de Kadhafi a été confirmée. Ils l'ont assassiné, (c'est) une violation supplémentaire de la vie», a-t-il commenté. A. B./Agences