Une délégation ministérielle de la Ligue arabe dirigée par le Qatar est attendue, mercredi après-midi à Damas, dans le cadre des efforts de l'organisation panarabe de mettre fin à plus de sept mois de crise en Syrie. Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, est membre de la Commission ministérielle arabe sur la Syrie qui comprend aussi le Qatar en qualité de président, ainsi que les chefs de diplomatie du Soudan, du sultanat d'Oman et d'Egypte et le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. Ce dernier a annoncé que des rencontres auront lieu, dans l'après-midi, dans la capitale syrienne entre les membres de la Commission arabe et les responsables syriens (pouvoir et opposition), «pour les informer de l'initiative sur laquelle se sont entendus 21 ministres des Affaires étrangères». Le 16 octobre, le Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères avait chargé cette commission restreinte de prendre contact avec la direction syrienne en vue de «mettre un terme à tous les actes de violence et d'entamer le dialogue entre le gouvernement et les parties de l'opposition pour la mise en œuvre des réformes politiques qui répondent aux aspirations du peuple syrien». A propos de cette initiative, M. al-Arabi a, dans des déclarations publiées mercredi par le quotidien panarabe Al-Hayat, exprimé «l'espoir que les dirigeants syriens accepteront cette initiative et entameront des réformes politiques véritables». Par ailleurs, le secrétaire général de la Ligue arabe a fait état d'un «désaccord» avec le gouvernement syrien qui lui a reproché d'avoir rencontré des représentants de l'opposition, et notamment du Conseil national syrien (CNS) qui réunit une grande partie des mouvements opposés au pouvoir en place à Damas. Dans ce sens, M. al-Arabi a expliqué: «Il est de mes prérogatives en tant que secrétaire général de la Ligue arabe de rencontrer» les représentants de l'opposition. En attendant l'arrivée à Damas de la délégation arabe, les Comités locaux de coordination (LCC) qui animent les protestations anti-gouvernementales, déclenchées à la mi-mars en Syrie, ont appelé à «une grève générale» et à des manifestations mercredi à travers tout le pays. Cet appel a été lancé dans des communiqués sur les réseaux sociaux en ligne, dans lesquels l'opposition a réaffirmé qu'elle n'accepterait «rien de moins que la démission» du président syrien Bachar al-Assad, au pouvoir depuis 2000. Sur le terrain, les violences se poursuivaient dans plusieurs villes syriennes alors que des dizaines de milliers de Syriens se sont rassemblés à Damas pour proclamer leur solidarité avec le président al-Assad, selon des médias. Un civil a été tué mercredi par des tirs des forces de sécurité à Homs (centre), et un autre a péri sous des tirs provenant d'un barrage militaire dans la ville de Saraqeb (nord-ouest), a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), cité par des agences de presse. Dans le même temps, des dizaines de milliers de Syriens, agitant des drapeaux nationaux et des portraits du président al-Assad, étaient rassemblés sur la place des Omeyyades, en plein cœur de Damas, en guise de soutien aux autorités de Damas, selon des correspondants de presse sur place. Le rassemblement était placé sous le slogan: «Vive la patrie et le chef de la patrie, le peuple syrien est une seule famille», a précisé l'agence de presse syrienne Sana. A l'étranger, plusieurs pays continuent d'appeler les protagonistes syriens à régler la crise par le dialogue et à éviter la violence. Ainsi, la Chine a appelé toutes les parties concernées en Syrie à «participer activement au processus de paix et à adopter une attitude constructive à la table des négociations», a indiqué mardi le ministère chinois des Affaires étrangères. Le ministre chinois a également exprimé le souhait de son pays de voir le gouvernement syrien «tenir ses promesses de réformes et réponde aux attentes raisonnables du peuple» avant d'ajouter: «La communauté internationale doit jouer un rôle constructif dans l'apaisement de la tension en Syrie, la promotion du dialogue politique et le maintien de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient». Par la voix du chef d'état-major des armées turques, Necdet Ozel, la Turquie voisine, a réaffirmé pour sa part, que les évènements qui se déroulent en Syrie «sont une affaire interne» à ce pays. «Nous avons des frontières communes avec la Syrie avec qui nous partageons également des liens étroits. Nous suivons de près la situation dans ce pays voisin car ces évènements nous préoccupent sur le plan sécuritaire», a indiqué à la presse ce responsable militaire turc qui a émis son espoir que la Syrie «retrouve la stabilité et sa place au sein de la communauté internationale».