L'ancien Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, "craint pour sa vie" car, après la mort du dirigeant Mouammar Kadhafi, il est le seul à "détenir les secrets de l'Etat libyen", a déclaré lundi son avocat tunisien Mabrouk Kourchid. "Après la mort de Mouammar Kadhafi, Al-Mahmoudi est le seul à détenir les secrets de l'Etat libyen et est devenu une proie précieuse pour les services secrets", a déclaré Me Kourchid lors d'une conférence de presse à Tunis. "Al-Baghdadi Al-Mahmoudi lance un appel au secours parce qu'il craint pour sa vie. Il y a une tentative d'influencer la justice tunisienne" de la part des autorités libyennes, a-t-il dit. Arrêté le 21 septembre en Tunisie, l'ancien Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, sous le coup d'un mandat d'amener des autorités de Tripoli, est emprisonné depuis plus d'un mois. La justice tunisienne a décidé jeudi une mesure de liberté provisoire en attendant une audience sur son extradition le 22 novembre, mais il est resté jusqu'à ce jour détenu à la prison de la Mornaguia, près de Tunis. "Mahmoudi a été maintenu en prison suite à un fax envoyé le 27 octobre à huit heures du soir par le vice-procureur général libyen directement au procureur de la République tunisien", s'est insurgé Me Kourchid, en évoquant "une mascarade". "J'ai des craintes sur l'état de santé de mon client, qui se dégrade", a ajouté l'avocat. Agé de 70 ans, Al-Baghdadi Al-Mahmoudi avait fait une grève de la faim pendant quelques jours fin septembre. Premier ministre jusqu'aux derniers jours du régime du colonel Kadhafi, il avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre près de la frontière algérienne et condamné en comparution immédiate à six mois de prison pour "entrée illégale" sur le territoire. Acquitté en appel une semaine plus tard, il avait cependant été maintenu en détention, la Libye réclamant son extradition. Cette demande devrait être examinée par la justice tunisienne le 22 novembre. Limitrophe de la Libye, la Tunisie a constitué un lieu de passage ou de séjour pour les Libyens depuis le début du conflit mi-février. Tunis a reconnu le Conseil national libyen (CNT) le 22 août, après la prise de Tripoli, et s'est engagé à coopérer dans le domaine de la sécurité avec les nouvelles autorités libyennes.