Le projet du métro, qui devrait servir la ville d'Alger une fois terminé, est né en 1970 et la première pierre, symbole du lancement des travaux, a été posée en 1982. Ainsi, la réalisation de la première partie du métro aurait duré 30 ans et a coûté au Trésor public plus de 100 milliards de dinars. Le métro d'Alger est, comme par miracle, sorti du tunnel avec le lancement officiel de la ligne 1, reliant sur 9,5 km, la Grande-Poste au quartier haï El Badr. Ainsi Alger est devenue la première ville du Maghreb à être équipée de ce moyen de transport et la seconde après Le Caire, en Afrique du Nord. Les travaux ne sont pas, cependant, complètement achevés et plusieurs tronçons restent à terminer. Des extensions sont, selon des sources sûres, en cours et une deuxième ligne au moins est prévue. D'ici 2020, le métro devrait être long de 40 km dans Alger. Plusieurs dates ont été annoncées par le ministre des Travaux publics pour sa livraison, mais à force des nombreux reports au fil des années, les Algérois se sont complètement désintéressés de ce projet, sensé apporter un plus aux conditions de transport à Alger. Amar Tou, ministre des Transports, avait, pour rappel, fixé, en juillet dernier, la date du 31 octobre pour la mise en service de la ligne 1 desservant dix stations entre la Grande-Poste (Alger-Centre) et haï El Badr (Kouba). Le ministre des Transports a finalement respecté ses engagements. Les travaux du métro d'Alger avaient été suspendus à deux reprises pendant plusieurs années, accusant un grand retard, avant d'être graduellement relancés à la faveur de deux grands plans nationaux d'investissements publics pluriannuels, celui de 2000-2004 et celui de 2005-2009. Les explications apportées sur les retards cumulés ont été liées à l'absence de financements et au manque de sécurité (la décennie noire). Le métro assure le transport de 25 000 personnes/heure Ce projet, bientôt finalisé, offre d'excellentes conditions de transport et de sécurité pour les usagers, affirment des responsables de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA). Huit semaines après sa mise en marche sans passagers (la marche à blanc), la société RATP-El Djazaïr procèdera à l'exploitation commerciale de la ligne 1, avec sa mise en service effective. Après l'achèvement des phases des essais mécaniques, dynamiques et ceux des différents systèmes, la société RATP-El Djazaïr avait lancé une opération d'exploitation non commerciale. Une phase d'essai nécessaire, plus de 100 exercices opérationnels ont été programmés durant cette phase. Selon les responsables rencontrés, lors de son inauguration hier, le métro assurera le transport de quelque 25.000 personnes par heure et par sens sur son unique ligne, avait affirmé le PDG de l'EMA, Aomar Hadbi. Selon la même source, 11 trains sont prêts à entrer en fonction avec une capacité théorique de transport de 1240 passagers chacun. Le fonctionnement du métro d'Alger est prévu 7/7 jours de 5h00 du matin à 23h00. «Il sera utilisé au maximum de ses capacités durant les heures de pointe avec une rame toutes les 3 minutes et transportera une moyenne de 55 à 60 millions de voyageurs par an», a-t-on indiqué. Pour ce qui est du prix de ce nouveau service, il a été fixé à 50 DA le ticket permettant d'effectuer un «aller simple» sur la ligne 1 du métro d'Alger reliant les deux terminus, Grande-Poste et hai El Badr. Ce ticket unique est destiné aux clients qui voyagent occasionnellement, alors que le tarif d'un ticket de 10 voyages, permettant de voyager 10 fois, est fixé à 400 DA, soit une réduction de 20% par rapport au prix du ticket unique. Des abonnements seront également proposés pour des déplacements réguliers avec une périodicité d'une semaine ou un mois. Selon le ministre du Transport, le fonds de soutien aux transports collectifs interviendra dans le soutien des tarifs du métro pour plus de 210 milliards de centimes annuellement. 244 caméras pour la sécurité des voyageurs La sécurité des voyageurs sera assurée par les 400 agents de police mobilisés au niveau des dix stations de métro. Plus de 244 caméras ont été, dans ce cadre, installées au niveau de ces stations opérationnelles 24h/24 et 7/7 afin de transmettre toutes les images au commandement général où elles sont exploitées dans le contrôle de la circulation des voyageurs et l'intervention en cas d'agression ou d'acte criminel. De nouvelles normes de sécurité ont également été adoptées, suite à l'incendie du tunnel du Mont-Blanc (France) intervenu en 2005, soit postérieurement à la conclusion du contrat du système intégral du métro d'Alger. Cette actualisation des normes a été opérée pour garantir à ce métro une sécurité maximale, selon le ministère des Transports. L'exploitation du métro d'Alger sera assurée par un personnel algérien à 98,5%, ont fait savoir des responsables du projet, précisant que 86% du personnel d'exploitation ont moins de 35 ans. Le métro d'Alger desservira, sur 10 stations, les communes de Bachdjarah, El Magharia, Hussein Dey, Sidi M'hamed et Alger-centre. L'équipement de cette ligne souterraine -voie ferrée, matériel roulant, poste de commande et aménagement intérieur des stations- a été confié aux sociétés Siemens France, Vinci et CAF.