Le métro d'Alger sera-t-il opérationnel avant la fin de l'année en cours ? Contrairement à ses habitudes, le ministre des Transports, Amar Tou, n'avance cette fois-ci aucune échéance pour la mise en service de ce moyen de transport, dont la réalisation a battu tous les records en matière de retard (près de 30 ans). « Le métro d'Alger a été achevé. Il reste cependant quelques aspects de sécurité à résoudre avant sa mise en exploitation », a déclaré le ministre à l'issue d'une visite d'inspection sur le chantier de l'extension Haï El Badr-El Harrach du métro d'Alger. Tout en reconnaissant que « certains aspects » de sécurité, liés à l'exploitation de la première ligne du métro d'Alger, sont « complètement dépassés et nécessitent une révision », Amar Tou n'avance également aucune date pour effectuer celle-ci. D'une longueur initiale de 9,5 km, la première ligne du métro d'Alger desservira dix stations, les communes de Bachedjarrah, El Magharia, Hussein Dey, Sidi M'hamed et Alger-Centre. Le rêve devient-il une réalité ? Ce moyen de transport moderne entrera-t-il enfin dans le quotidien des Algérois ? Peut-être un jour. Mais il y a deux remarques qui étonnent encore les Algériens : la première est que près de 30 ans après son lancement, les autorités parlent toujours du métro au futur comme d'un projet qui viendra soulager les habitants de la capitale des embouteillages sans fin qui caractérisent les rues d'Alger. La seconde est qu'avant même de réceptionner la première ligne de métro, dont la date de sa mise en service n'est toujours pas connue, le ministre parle de la première extension qui, selon lui, « sera achevée avant la fin de l'année 2011 ». Un gouffre de 139 milliards de dinars Ayant coûté jusqu'à aujourd'hui la somme rondelette de 90 milliards de dinars, le projet risque de bouffer encore des enveloppes supplémentaires. Avec les extensions engagées, le coût total du projet sera porté à 139 milliards de dinars. Les travaux de la première extension devant relier le quartier de Haï El Badr à celui d'El Harrach, sur une longueur de 4 km, sont déjà lancés. « Les travaux de celle-ci devraient être achevés avant fin 2011 », assure les responsables de ce projet. D'un coût de 21 milliards de dinars, cette extension est composée d'un tunnel de plus de 3700 mètres de longueur, dont un linéaire de 65 mètres passe sous l'oued d'El Harrach, et d'un viaduc aérien qui relie le bout du tunnel de Haï El Badr à celui de Bachedjarrah sur une longueur de 280 m. S'agissant du tunnel, une centaine de mètres restent à creuser, dont 50 m sous la gare ferroviaire d'El Harrach et 65 m sous l'oued, ont affirmé les responsables du consortium composé de la société algérienne Cosider et de l'allemande Dywidag, en charge de la réalisation du projet. « Outre Haï El Badr-El Harrach, plusieurs autres extensions sont programmées pour le métro d'Alger en vue d'atteindre un réseau de 40 km allant de Dar El Beïda à Draria à l'horizon 2020 », a affirmé M. Tou. Il s'agit, en particulier, de Haï El Badr-Aïn Naâdja et la Grande-Poste-place des Martyrs dans une première phase, avant de desservir d'autres destinations comme Bab Ezzouar, Baraki, Chevalley, Chéraga, Ouled Fayet et Draria. La réalisation de la ligne Haï El Badr-Aïn Nâadja a été également confiée au groupement Cosider-Dywidag, celle de la Grande-Poste-place des Martyrs est en d'appel d'offres, alors que les autres extensions sont en cours d'étude.