Nourredine Belmouhoub, porte-parole du Comité de défense des ex-internés du Sud, a affirmé, mardi, avoir donné une procuration à Philip Grant, premier responsable de l'organisation de défense des droits de l'homme Trial, pour le dépôt d'une plainte, en Suisse, contre le général major à la retraite Khaled Nezzar. «Je l'ai sollicité cela fait quatre jours pour déposer une plainte auprès du même tribunal helvétique où le général Nezzar avait été entendu le mois dernier. Je pense que c'est fait. J'aurai la confirmation ce soir (mardi soir, ndlr)», indique M. Belmouhoub. A cet effet, il y a lieu de rappeler que M. Belmouhoub, qui avait déposé en 2001 une plainte contre le général major, a été kidnappé le même jour de l'arrestation de M. Nezzar à Genève. M. Belmouhoub affirme avoir été kidnappé dimanche 23 octobre en plein centre d'Alger puis séquestré durant trois jours dans un endroit inconnu. Il a précisé après sa libération que ses ravisseurs l'interrogeaient sur sa plainte en 2001 contre le général à la retraite. Le parquet d'Alger a annoncé, mardi, l'ouverture d'une information judiciaire suite à la plainte déposée contre X, le 30 octobre dernier par M. Belmouhoub pour «enlèvement et séquestration». «C'est étonnant, la rapidité avec laquelle a été traitée cette affaire. J'ai déposé une plainte le 30 octobre vers 10H30 et j'ai été convoqué vers 13H30 pour être entendu par le juge de la troisième chambre du tribunal Abane Ramdane», souligne M. Belmouhoub. Dans l'après-midi, «des policiers se sont présentés chez moi pour me demander de me présenter à la 4e Sûreté urbaine, place du 1er-Mai. J'étais absent. C'est quelqu'un de ma famille qui m'en a informé», indique M. Belmouhoub. Un peu plus tard, une personne se présentant comme étant le commissaire de la Sûreté urbaine l'avait contacté au téléphone. «Il m'a demandé de me rendre dans la journée au bureau 166 du tribunal d'Abane Ramdane», précise-t-il. M. Belmouhoub avait refusé de répondre à la convocation. Il conteste la méthode et la procédure des policiers. «La logique veut qu'on me convoque par écrit. Le code de la procédure pénale est clair», explique-t-il. Et d'ajouter : «Je ne m'y rendrai pas sans avoir reçu un écrit. Ma vie est menacée. J'ai le droit de prendre des précautions.» Pour rappel, M. Belmouhoub avait été kidnappé, au boulevard Hassiba-Ben Bouali à Alger, alors qu'il était en route vers la maison de la presse Tahar-Djaout où il devait rencontrer une journaliste.