Enraciné dans les profondeurs du classement de Ligue 1, le Mouloudia d'Alger est en plein désarroi. Et ses supporters avec lui. Ce club, champion d'Algérie il y a deux saisons à peine, ne parvient plus à élever son niveau et à jouer dans la cour des grands. Celui qui voulait se faire passer pour un potentiel candidat au titre risque, s'il n'y prend pas garde, de filer tout droit vers la Ligue 2. Même le rappel de François Bracci au poste d'entraîneur en chef n'a pas enrayé la descente aux enfers. Le dernier échec en terre batnéenne face à un CAB, qui se présentait tout de même comme nouveau promu en Ligue 1, est venu confirmer cette espèce de déliquescence dont est victime le plus populaire de nos clubs et en même temps le plus vieux. Rien ne va au Mouloudia d'Alger parce qu'il apparaît aux yeux de tout le monde qu'il est très mal géré. D'ailleurs on ne sait pas réellement si nous avons affaire à un club professionnel ou à un résidu du club qui se disait amateur. Il y a tellement de gens qui parlent en son nom qu'on ne parvient pas à dénouer le fil de la trame. Le fait le plus énigmatique est le rôle que joue celui qui semble se présenter comme un élément incontournable du système mouloudéen. On veut parler de Omar Ghrib lequel selon des sources fiables ne serait même pas membre de l'Assemblée générale du club, ni membre de son Conseil d'administration. Quelle est sa fonction officielle ? Nul ne pourra le dire sauf que tout passe par lui et que s'il y a problème avec les joueurs c'est à lui qu'il faut s'adresser. Un membre de la Ligue du football professionnel nous a révélé que sans Omar Ghrib le Mouloudia ne serait même pas capable de disputer les matches de championnat. Dans ce marasme ambiant, une éclaircie était apparue il y a quelques semaines de cela quand la presse avait parlé de la venue d'investisseurs italiens pour prendre ce club. Quelques dirigeants ont même rassuré la «population» mouloudéenne lui indiquant que les Transalpins ont confirmé leur intérêt pour leur club et qu'ils n'allaient pas tarder à venir à Alger pour entériner leur prise en main du Mouloudia. Mais les jours ont passé et on n'a pas vu l'ombre d'un Italien dans l'entourage de ce club. Voilà de quoi augmenter l'inquiétude de tous ceux qui portent le MCA dans leur cœur. Pourtant, ces gens-là auraient dû se garder de tout excès d'optimisme dès le départ. En effet, quand on avait, pour la première fois, parlé des Italiens au Mouloudia d'Alger, celui qui reste pour beaucoup comme l'homme fort de ce club, en l'occurrence Rachid Marif, actuel ambassadeur d'Algérie en Italie, s'était exprimé sur ce sujet dans la presse algérienne. Il avait alors expliqué qu'il n'était en rien impliqué dans cette histoire. Il avait ajouté, et c'est cela qui aurait dû mettre la puce à l'oreille de tous les Mouloudéens, qu'il était sceptique sur cette affaire, déclarant : «sincèrement je vois mal des étrangers venir investir dans un club en Algérie en sachant qu'ils n'en tireront aucun bénéfice». Si Marif avait parlé de la sorte, c'est qu'il devait savoir qu'il y avait peu de chances de voir les Italiens venir prendre le Mouloudia. Cela semble se vérifier aujourd'hui puisqu'il y a une sorte de black out sur ce dossier, comme s'il n'avait jamais existé. Les Italiens auraient-ils eu vent d'un Mouloudia où il était déconseillé d'y venir ? Auraient-ils été mis en garde contre une éventuelle prise en main de ce club ? Ou bien tout cela n'aurait-il été qu'un coup de bluff juste pour rassurer l'opinion et gagner sa sympathie ? Tout peut être supposé en l'absence d'une communication claire de la part des intéressés, c'est-à-dire les Mouloudéens eux-mêmes. En attendant, la galère continue à voguer dans des eaux plus que tumultueuses et risque bien de sombrer.