Le laboratoire de recherche sur les zones arides de la faculté des sciences biologiques à l'université Houari-Boumediène d'Alger et l'Institut national de recherche agronomique d'Algérie (Inraa) organisent, depuis hier, le Premier Symposium international sur le palmier dattier qui sera clos cet après-midi. La rencontre à laquelle participent également des délégations étrangères, venues du Maroc, Tunisie, France, Italie, Irak, Arabie Saoudite, Pakistan… se déroule au siège de l'Inraa à El Harrach (Alger). Le thème générique choisi pour la première édition, en préparation depuis le début de l'année en cours, a pour thème «Le palmier dattier : Bilan de cinquante années de travaux, quelles recherches pour sa préservation et sa valorisation ?» Le symposium, indique-t-on, a ainsi pour but de faire le point sur les résultats accumulés depuis le début des années soixante par des chercheurs de différents pays afin de mieux orienter les activités de recherche à venir. Les participants auront également à développer leurs points de vue sur l'aspect économique et technique de la problématique (la culture et le marché des dattes). Il reste que la lutte contre la maladie du bayoud (appelé autrement la fusariose), qui fait des ravages dans cette culture, a été placée au cœur de ce rendez-vous international de la communauté scientifique. «Le palmier dattier est sous la menace pesante d'une maladie fongique connue sous le nom de bayoud causé par le furuim oxysporum. En Algérie, le bayoud sévit dans plusieurs palmeraies. Actuellement, «l'utilisation des agents de la même niche écologique qui présentent une vie mutualistique avec l'agent pathogène semblent être le moyen de lutte le plus efficace via la nouvelle génération des biopesticides», avancent les organisateurs. Un demi-siècle de recherche n'ont pas encore suffi à trouver le moyen de plus efficace à même de stopper la maladie ravageant les récoltes à grande échelle. Jusqu'en 2009, la fusariose a, en effet, détruit pas moins de 15 millions de dattiers depuis son apparition au Maroc en 1870. En Algérie, le bayoud a été découvert à partir en 1898. Il aurait provoqué la destruction de 3 millions d'arbres, un chiffre qu'on communique à l'opinion depuis le milieu des années 1990, donc difficile à cerner. La maladie continue de progresser dans les deux pays. Le chercheur marocain Dr. Sedra en dira certainement davantage ce matin à l'Inraa dans sa communication intitulée : «Le bayoud du palmier dattier en Afrique du Nord : situation, acquis de la recherche et applications». 9 milliards de dinars pour le développement du palmier dattier En Algérie, selon les données officielles, le nombre de palmiers dattiers est passé de 13,5 millions en 1990 à 17 millions actuellement occupant une superficie de 160 000 hectares. 7e producteur mondial de dattes, elle produit annuellement une moyenne de 200 000 tonnes, avec un record de 550 000 tonnes en 2006. La rencontre a été une occasion à Fouad Chehat, directeur général de l'Inraa, d'annoncer le lancement, début 2012, d'un programme national de recherche et développement du palmier dattier. Ce programme, qui devrait être validé par l'Institut en décembre prochain, s'étale sur quatre ans et coûterait 9 milliards DA, a précisé M. Chehat. Selon lui, le plan arrêté va accentuer la recherche sur l'identification des variétés de palmiers dattiers résistantes aux différentes maladies connues ou en passe de l'être touchant les palmeraies. Il va s'occuper également de la commercialisation des dattes par la promotion et la création de débouchées à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Initié en 2007, le programme n'a pas été mis en œuvre en raison du manque de coordination entre les chercheurs et les différentes universités. «Il est temps d'accélérer la recherche pour apporter des solutions viables à toutes les problématiques du palmier dattier», a estimé M. Chehat.