«L'islam politique et les transformations politiques actuelles dans les pays arabes», tel est le thème de la conférence organisée hier au centre de recherche sécuritaire et stratégique (CRSS) de Ben Aknoun à alger. Lors de son intervention, le Dr Sami Laifa a axé son discours sur les défis engendrés par les transformations politiques au niveau des pays arabes «dans le changement du rôle de l'islam politique dans le monde arabe dans le but de sortir de l'isolement après des époques successives». «Mais l'islam politique est-il la force principale dans les évènements actuels que vit le monde arabe ?», s'interrogera le chercheur, avant de conclure que les révoltes arabes sont spontanées et ne possèdent pas de force unifiée qui les guide. C'est ainsi que le chercheur dira que cette dynamique pose un ensemble de défis, notamment au sujet du véritable rôle politique du mouvement islamique et les peurs de voir le politique primer sur l'islam. Concernant le rôle politique du mouvement islamique, le Dr Laifa dira qu'il existe des transformations essentielles, à savoir la politique pacifiste, l'état islamique est devenu civil. Par ailleurs, le chercheur relèvera que les défis qui ont survenu après les révoltes arabes ne sont pas des moindres, puisque les mouvements islamiques vont rentrer dans la légitimité en sortant de la clandestinité. «Mais il restera pour ces mouvements la mission de la séparation entre la religion et le politique», conclura l'orateur. Pour sa part, le politologue Mustapha Saidj s'inspirera du sujet des révoltes arabes actuelles de trois modèles, à commencer par le modèle turc et les modèles afghan et somalien tout en passant par le modèle algérien des années 90. Par ailleurs, il ne manquera pas d'évoquer le fait que dans cette étape transitoire, le courant salafiste et la mainmise de l'Arabie saoudite sur les révoltes arabes ne sont pas des moindres. En ce qui concerne l'influence extérieure sur les révoltes arabes, elle demeure selon le chercheur le projet des Etats-Unis qui consiste en le grand moyen-orient, puisque tout ce qui intéresse l'Occident, c'est la sécurité d'Israël ; par ailleurs, le chercheur évoquera l'évidence demeurant dans le fait que certaines régions possédant des richesses naturelles peuvent être la scène de luttes djihadistes. La conférence d'hier avait un hôte en la personne du SG du front de libération nationale (FLN) qui n'a pas manqué de prendre la parole afin de donner son avis sur la question. Ainsi Abdelaziz Belkhadem dira que «ce qui se passe dans le monde arabe est une tentative de changement par le moyen de la rue dans une lutte drapée de slogans qui tournent autour du politique et de la justice sociale». A priori, Belkhadem dira qu'il est préférable de parler de mouvements politiques sous le sceau islamique que de parler de politique islamique.