La marche vers la destitution de Abdelaziz Belkhadem, propulsé par le très contesté 9e congrès à la tête du FLN, est en cours. Le mouvement de redressement et de l'authenticité de l'ex-parti unique est catégorique. Faisant fi des déclarations du ministre de l'Intérieur, les redresseurs menés par Salah Goudjil affirment que le congrès extraordinaire aura bien lieu, et les préparatifs vont bon train. Si l'on se fie aux déclarations de Mohamed Seghir Kara, les jours de Belkhadem à la tête de l'ex-parti unique sont comptés. «Tout sera plié dès janvier», nous a-t-il indiqué. Une assurance que relativisera toutefois Salah Goudjil, coordinateur du mouvement de redressement et de l'authenticité (MRA) qui regroupe des membres du comité central, du bureau politique, des députés et autres cadres, qui reconnaîtra que le divorce est désormais consommé, mais qu'«il faudra attendre la décision de la justice de notre pays». Les redresseurs qui sont à pied d'œuvre, comme c'est le cas à Annaba et Constantine, préparent intensivement le congrès qui devrait aboutir à la prophétie de Kara. D'autres régions suivent et «c'est une véritable fourmilière» qui active actuellement au sein de la base des «légalistes» du FLN qui a son propre programme électoral, son propre «plan de redressement». L'heure est donc à la mobilisation. En ligne de mire : les élections législatives prochaines. Le congrès extraordinaire qui servira de rampe de lancement a été décidé à l'«unanimité, parallèlement à une action en justice que Salah Goudjil and co préparent pour battre en brèche l'illégalité du 9e congrès». Une action qui, si elle arrive à se concrétiser en faveur des redresseurs, «chamboulera» carrément les structures du vieux parti, déjà scindé en deux clans distincts à la base comme au sommet. Même s'ils avouent qu'ils n'ont pas, de leur côté, la majorité des membres du comité central actuel, les redresseurs affirment que l'appel de Goudjil qui n'a laissé que deux options à ces derniers pour se déterminer a eu beaucoup d'écho. Une chose est sûre, selon Salah Goudjil, le FLN ne sera plus jamais comme avant. Il devra revenir aux siens. Les «modalités» de la destitution de Belkhadem, qu'on accuse au passage d'avoir «vidé les réformes du Président de leur contenu» ont-elles donc été prévues par les redresseurs ? Même si le ministre de l'Intérieur qui réagissait à la déclaration de la tenue d'un congrès extraordinaire affirmait qu'il n'autorisera pas les redresseurs à le tenir, il tempérera tout de même ses propos en déclarant que cette question «est interne au FLN», ajoutant que «pour organiser un congrès extraordinaire d'un parti qui existe, il faut revenir au règlement intérieur de ce parti, le FLN en l'occurrence. Il y a un certain nombre de conditions à remplir». S'agit-il donc d'un ok «déguisé» ? Tout en affirmant dans le rapport de la dernière conférence autorisée par Ould Kablia que «la naissance du mouvement de redressement est conforme au programme, aux valeurs et aux principes du FLN», Salah Goudjil précisera qu'il faudrait «patienter encore un peu jusqu'à l'adoption de la nouvelle loi organique sur les partis pour s'y conformer.» Prié de nous donner plus de précisions, Salah Goudjil a préféré divulguer sa «stratégie», comme il l'a souvent fait à travers une conférence de presse qu'il animera «bientôt». Une chose est sûre, il n'y aura plus de retour en arrière.