Des habitants de la Warshefana ont violemment affronté des milices de zawiya. Les combats ont déjà fait au moins six morts, selon Associated Press. Il s'agit, comme à Misrata et Tawergha, de conflits entre tribus. Les affrontements ont débuté jeudi dernier et semblent se poursuivre hier, en dépit d'une trêve décrétée et l'interposition de milices tripolitaines. La ville de Zawiya (ou Zaouia) semble être en état de siège. A Tripoli même, des combats ont impliqué des miliciens venus des villes de Zintan et de Misrata, les brigades entendant conserver une présence dans la capitale pour se disputer les postes. Les brigades tripolitaines observent ou interviennent, selon les cas. Comme à Syrte, les milices de Misrata incendient des immeubles en partie déjà détruits par les tirs et les bombardements à Tawergha, afin que les réfugiés ayant fui les sièges ne puissent refluer. Aussi à Tripoli, la situation est plus délicate. Les milices de Jadu (berbères) ne veulent pas désarmer et regagner leur localité proche de celle de Zintan tant que les milices de Zintan («arabes») ne concèdent à faire de même. En fait, tout le monde suspecte tout le monde d'intentions hégémoniques ou, pour le moins, de vouloir prendre localement le dessus. Le CNT tente de s'interposer mais n'est guère écouté. Chaque jour, des personnes «disparaissent», rapporte Franklyn Lamb, soit qu'elles soient enlevées, soit qu'elles aient fui, craignant pour leurs vies. D'autres tentent d'émigrer car les subsides du CNT s'évaporent du fait de la corruption, des intermédiaires prélevant plus que leur dîme.