Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est entretenu hier à Doha à deux reprises avec le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mustapha Abdeljalil et l'émir de l'Etat du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani. La première rencontre tripartite s'est déroulée en marge des travaux du 1er sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), a rapporté l'APS. La même source a indiqué qu'une deuxième rencontre tripartite entre le président Bouteflika, le président du CNT libyen et l'émir du Qatar s'est tenue à la résidence de l'émir de l'Etat du Qatar. Cependant, aucune autre information n'a été révélée sur l'objet de ces deux rencontres qui constituent une première depuis «la destitution de l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi, tué par des rebelles libyens le 20 octobre dernier à Syrte». En effet, le président de la République rencontre pour la première fois le président du Conseil national de transition libyen, Mustapha Abdeljalil, dont la venue à Alger a été annoncée à plusieurs reprises durant le mois d'octobre. Une rencontre qui se veut l'aboutissement des relations nouées depuis quelques mois au niveau ministériel. Des rencontres entre le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et le président du CNT ont eu lieu lors de sommets de la Ligue arabe et à Paris à l'occasion de la réunion des amis de la Libye. Au vu de la situation dans la région du monde arabe, de nombreuses questions auraient certainement été abordées entre le président algérien et le chef du CNT. L'Algérie avait pris la décision de ne pas s'ingérer dans les affaires internes de la Libye, tout en soutenant l'initiative africaine de dialogue entre les différentes tribus rivales. A plusieurs reprises, le CNT a essayé d'impliquer notre pays dans ce conflit en distillant des informations sans preuves sur de prétendus soutiens logistiques aux forces de Kadhafi. Au bout de huit mois de guerre, dans laquelle les «rebelles du CNT» ont bénéficié du soutien de l'Otan, du Qatar et des Emirats arabes unis ont mis fin au régime de Kadhafi. Toutefois, la crise libyenne reste un véritable fardeau pour les pays de la région, notamment l'Algérie, qui a accueilli des milliers de citoyens libyens et étrangers ayant fui la guerre, dont les familles des anciens responsables du gouvernement libyen. La question des armes échappant à tout contrôle demeure sans issue pour l'instant. Le président du CNT a écarté, il y a quelques jours, le désarmement des citoyens libyens, craignant une déstabilisation. Du coup, l'Algérie hérite d'un autre problème régional catastrophique pouvant déstabiliser la sécurité des pays du Sahel. Des informations faisant état de la récupération de lots importants d'armes par des éléments d'Al Qaïda au Maghreb islamique. Le président de la République aurait certainement exprimé l'inquiétude de l'Algérie quant à cette situation d'insécurité régnant dans la région. Il ne manquera pas de manifester sa disponibilité à aider les libyens à sortir de ce bourbier. Les rencontres tenues hier marquent désormais une nouvelle ère des relations entre les deux pays frères, des relations appelées à se développer davantage.