Migreurop qui compte une quarantaine d'associations a indiqué dans un rapport publié il y a quelques jours qu'«en 2010, 393 000 ressortissants extracommunautaires ont essuyé un refus d'entrée aux frontières extérieures de l'Union européenne, dont 336 789 aux frontières terrestres, 50 087 dans les aéroports et 6704 aux frontières maritimes». Ces migrants sont originaires des pays du Maghreb et d'Afrique. Le nombre important de refoulement est motivé par l'imposition d'un contrôle rigoureux au niveau des frontières des pays européens grâce à l'appui de surveillants travaillant au sein d'entreprises privées. Le réseau Migreurop a dénoncé l'utilisation de ces surveillants, car cette mission doit être menée par les policiers et les gendarmes. «Ces situations révèlent un transfert de responsabilité de l'autorité publique vers les acteurs privés sur les plans des contrôles frontaliers et de la prise en charge des migrants interceptés», explique la même source. Le réseau a insisté sur le cas des passagers clandestins (harraga) ayant tenté de passer les frontières maritimes des pays de l'Union européenne dans des navires de la marine marchande. L'enquête a été menée par le réseau Migreurop au niveau de 23 ports de six pays de l'UE (Allemagne, Bulgarie, Chypre, Espagne, France, Italie, Pays-Bas) et au Maroc. Le réseau a tenu à dénoncer l'utilisation d'agents travaillant pour des sociétés privées de surveillance au lieu de gendarmes et de policiers comme le stipule la loi dans les pays de l'Union européenne. On a également dénoncé le mauvais traitement de candidats à l'émigration clandestine en Turquie. Ces derniers sont maltraités par les policiers turcs qui les mettent automatiquement dans des cellules ou dans des camps à ciel ouvert.