En 2010, pas moins de 7336 Algériens ont été arrêtés par la police grecque. Ils ont été interceptés à la frontière terrestre avec la Turquie, indique Migreurop dans un communiqué transmis hier à notre rédaction. Ce nombre place nos ressortissants à la 5e position en termes d'entrée illégale sur les frontières grecques. En effet, sur les 132 524 migrants arrêtés, 50 175 sont Albanais, 28 299 Afghans, 8830 Pakistanais, 7651 Palestiniens, 7336 Algériens, 6525 Somaliens et 1645 Marocains. Le reste, des Irakiens, des Bangladeshis, des Erythréens, des Géorgiens et des Iraniens. Migreurop précise en outre que des 132 524 migrants interceptés en 2010, 47 088 l'ont été à la frontière terrestre avec la Turquie, 6201 le long de la frontière maritime. A l'instar de leurs pairs des autres pays, les migrants algériens ont pu franchir les frontières gréco-turques grâce à des réseaux de passeurs, grecs et albanais pour la plupart. Nombre d'entre eux ont été démantelés par les services de sécurité avec l'arrestation de 1150 passeurs, dont 183 grecs et 363 albanais. Avec le durcissement du contrôle aux frontières des pays d'immigration traditionnelle (Italie et Espagne), les harraga algériens ont jeté leur dévolu sur la Turquie, un tremplin pour atteindre la Grèce. D'Istanbul, ils sont acheminés par les passeurs en Grèce où ils séjournent quelques jours avant de poursuivre leur voyage avec comme ultime objectif l'Italie. Le coût de la traversée va de 1000 à 1500 euros. Or, dans la plupart des cas, les harraga sont abusés par les trafiquants grecs qui les abandonnent dans la campagne égéenne turque, leur faisant croire qu'ils sont arrivés en Grèce, regrette Mounira Haddad, présidente de l'Association de défense des droits des migrants (AFAD). Toujours selon Migreurop, le nombre d'entrées illégales en Grèce ne cesse d'augmenter puisqu'en 2009, elles étaient de l'ordre de 126 145 contre 132 524 une année après. Le renforcement de la lutte contre les réseaux de passeurs, semble porter ses fruits : en 2010, 1150 passeurs ont été arrêtés contre 1716 en 2009. Si durant cette dernière année, le point d'accès principal était les îles de la mer Egée, en 2010, c'était surtout Evros. Devenue route migratoire privilégiée des migrants clandestins pour atteindre l'Europe, cette région, au nord-est de la Grèce, a vu passer 90% des entrées illégales dans l'Union européenne en 2010, dont 5,5% reviennent aux Algériens.