Les sénateurs de la République se sont félicités, hier, du projet de loi organique fixant les modalités d'élargissement de la représentation de la femme au sein des assemblées élues, le qualifiant d'avancée importante dans les acquis de la femme algérienne. Dans son discours inaugural de la séance plénière d'hier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a souligné la nécessité de permettre à la femme d'arriver au sein des assemblées élues, comme il est indiqué dans les principes de toute démocratie. Ainsi le représentant de l'exécutif indiquera que «la femme algérienne, en dépit de ses innombrables réussites dans tous les domaines… est restée avec une moindre représentation dans les assemblées élues, une problématique qui a besoin de solution dans notre pays afin de consacrer sa représentation au sein des assemblées élues comme indiqué dans la constitution de 2008». En effet, seuls 30 membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) sont des femmes dont sept au Sénat. Elles sont trois à présider des APC sur un ensemble de 1541 communes du pays alors aucune n'est élue à la tête d'une Assemblée populaire de wilaya (APW). Il dira aussi que cette nouvelle législation permettra à la femme de se retrouver sur des taux variant entre 20% et 35% dans les listes électorales des partis politiques et des candidats indépendants dans tous les prochains scrutins. A défaut, la liste sera tout simplement rejetée, précisera le ministre en indiquant que le quota revenant aux femmes après le décompte des voix égalera leur pourcentage dans la liste électorale. Lors du débat, les sénateurs n'ont pas manqué d'applaudir cette nouvelle loi et de la considérer comme étant la bienvenue. L'un des sénateurs dira que «cette loi éloignera la femme définitivement de sa réduction à une image décoratrice lors des rendez-vous électoraux, puisqu'on la sollicitait auparavant seulement pour offrir sa voix». Pour sa part, la sénatrice Mme Zahia Benarous soulignera que «cette loi vient corriger une situation qui a été longtemps une déception pour la gente féminine… L'étape atteinte par la société nécessite la participation de la femme dans la vie politique et l'élargissement de sa participation est l'un de ses droits les plus importants». Par ailleurs, il y a lieu de souligner que le ministre de la Justice a indiqué que cette loi ne sera que momentanée «puisque nous ferons en sorte que les quotas qui reviennent aux femmes dans les assemblées élues égaleront ceux des hommes». Cette loi fera l'objet du vote des sénateurs dans une séance plénière qui se déroulera dans ce matin. Une séance qui sera par ailleurs consacrée à l'adoption de deux autres lois que sont la loi sur les élections et celle relative aux incompatibilités avec le mandat parlementaire.