ALGER - Des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) se sont félicités, jeudi, du projet de loi organique fixant les modalités d'élargissement de la représentation de la femme au sein des assemblées élues, le qualifiant "d'avancée importante" dans les acquis de la femme algérienne alors que d'autres députés ont souligné la nécessité d'avancer "progressivement" dans la représentation de la femme. Lors d'une séance plénière consacrée à l'examen de ce projet de loi, la députée Zerfa Benyakhlaf du parti du FLN a indiqué que ce texte constitue une "décision politique audacieuse" garantissant "des mécanismes opérationnels et objectifs" qui visent à élargir la représentation de la femme dans les assemblées élues. Bien qu'ayant "cautionné" la loi en question, la députée Yamina Anani (FLN), a "déploré" les deux amendements introduits par la Commission des affaires juridiques et des libertés de l'APN, à savoir la réduction du quota de représentation de 30 à 20 %, estimant que cette mesure reflète "une vision superficielle" concernant l'importance de la représentation de la femme au sein des assemblées élues. Le député Benhalima Boutouika du parti du RND a souligné que son parti "était favorable" au taux de 20 %", indiquant que "le problème ne réside pas dans le taux, qu'il soit 20, 30 ou 40 %", mais plutôt "dans les mécanismes qui permettent à l'élément féminin d'atteindre ces taux à travers une forte présence au sein des assemblées élues". Pour Mohamed Mahmoudi du MSP, le système des quotas prévu par le projet de loi est "un mécanisme antidémocratique" menant à une "représentation de forme" à travers "un remplissage des listes électorales sans pour autant reconnaître la compétence de la femme". Cet avis est partagé par Kamel Karkouri du même parti qui qualifié de "naturelle" l'opposition à la loi dans sa forme actuelle. Il a, dans ce contexte, appelé à un "changement progressif" tout en proposant "la révision de ce taux (30 %) et sa réduction à 15 % pour le parlement et 10 % pour les autres assemblées élues". La députée Zoubida Kherbache du PT a établi un lien entre "l'élargissement de la représentation politique de l'élément féminin au sein des assemblées élues et l'égalité devant la loi", estimant que le système des quotas est "antidémocratique". Elle a, dans ce sens, appelé à oeuvrer pour "garantir les droits de la femme, notamment travailleuse" afin de lui permettre de participer à l'action politique. Mme Kherbache a souligné la nécessité de "garantir l'égalité et contrer toute discrimination, conformément à l'article 29 de la Constitution, et promouvoir les droits politiques de la femme, prévus par l'article 31 bis de la Constitution". De son côté, le député Ramdan Taazibte de la même formation politique a indiqué que son parti "s'oppose au système des quotas" car n'étant pas convaincu de l'aboutissement de la promotion politique et sociale de la femme "de cette manière", soulignant que ce projet de loi constitue "une mesure superficielle ne permettant pas une résolution profonde des problèmes de la femme". Le député du Mouvement d'El Islah, Filali Ghouini a appelé à ne pas "déterminer un quota précis" afin de garantir une participation de l'élément féminin aux assemblées élues", précisant que son parti "ne s'oppose pas à une présence de la femme dans ces assemblées à condition que les différences entre les régions du pays soient prises en compte". Pour ce qui est de la position du parti du FNA à l'égard du projet de loi, le député Brahim Messaï a indiqué que le projet de loi, dans sa forme actuelle, "déstabilise les fondements de la démocratie" en Algérie, appelant "les hommes et les femmes à travailler conjointement en vue convaincre le peuple de leurs idées".