Une réunion des membres de Syndicat national du personnel de la circulation aérienne (SNPCA), tenue avant-hier, a duré jusqu'à une heure tardive. «C'est une réunion interne qui a eu pour objectif de discuter des problèmes de la corporation et de rappeler aux délégués la nécessité de travailler et de rester dans le cadre légal» , nous dira le porte-parole du syndicat. Notre interlocuteur a rappelé les différentes démarches entreprises par ce syndicat avec la direction de l'Etablissement national de la navigation aérienne sur la révision de l'accord collectif spécifique (Enna-SNPCA) dans tous ces aspects professionnels. «Les négociations ont débuté depuis plus de six mois sans que cela n'aboutisse à des résultats concrets», a-t-il souligné. Selon lui, la dernière réunion a eu lieu il y a un mois mais aucune suite n'a été donnée à ce jour aux contrôleurs d'où l'annonce du 8 décembre prochain comme date butoir «pour fixer la position qu'adoptera le syndicat». Le communiqué sanctionnant la réunion des membres du SNPNA décrit «un malaise profond» que vit le corps des contrôleurs aériens depuis plusieurs années et approfondi par «le refus de l'employeur de fixer une date limite pour la finalisation de ces négociations et la lenteur dans la progression des travaux». La licence est l'une des revendications des aiguilleurs aériens. «Le sentiment d'injustice chez les contrôleurs aériens s'est amplifié après la volonté unilatérale d'instaurer une licence sans aucune protection socioprofessionnelle et remettra en question les acquis de 1993», souligne le communiqué. Selon le porte-parole, le document, toujours en préparation, est «vidé de son sens et va à contre-sens de ce qui se fait dans les autres pays». Il affirme que la licence n'a pas encore été délivrée mais des convocations ont été adressées aux contrôleurs pour effectuer les visites médicales afin de préparer les dossiers pour l'établissement de cette licence. «Dans la situation actuelle, cette licence n'assure aucune couverture sociale et professionnelle aux contrôleurs qui vont être jetés à la rue au moindre accident. Notre métier est très délicat et a ses spécificités qui mettent le contrôleurs face à de multiples menaces notamment d'ordre sanitaire.» Outre le régime indemnitaire, d'autres contraintes techniques sont également évoquées par le syndicat. «La tension est montée par le coefficient de sécurité de la navigation aérienne grandement en déclin ces dernières années, ceci est vérifiable par la multitude des pannes des moyens de radio télécommunications et notamment du radar, mis en exploitation sans aucune procédure à ce jour, malgré les assurances données», note le communiqué. Le syndicat dénonce «les retards inacceptables dans la mise en œuvre des projets de développement et de modernisation engagés et financés par l'Etat depuis plusieurs années n'ont fait qu'aggraver la situation la rendant presque ingérable». Les conditions déplorables dans lesquelles vivent les contrôleurs exerçant dans le sud du pays font partie de la plate-forme de revendications défendue par le syndicat. «Ils vivent et travaillent dans des conditions médiocres et certains avec des salaires indécents», dira-t-il. Ainsi, «le SNPCA tient la direction de l'Enna pour responsable de la relation tendue liant les deux parties et saisit l'occasion pour réaffirmer son rejet de tout projet unilatéralement arrêté qui concerne le devenir direct des contrôleurs aériens».