Le ciel aérien algérien risque de connaître de sérieuses perturbations dans les prochains jours si les aiguilleurs du ciel venaient à mettre à exécution leur menace d'observer des heures de gel durant leur travail. La première action de protestation aura lieu le 30 novembre prochain, durant laquelle les contrôleurs aériens comptent tenir un rassemblement à partir de 8h00 dans les enceintes des aéroports d'Alger, Oran, Annaba et probablement Hassi Messaoud. Une action qui aura pour conséquence le gel de l'activité du trafic aérien durant une bonne partie de la matinée. Les aiguilleurs du ciel comptent durcir le ton en cas d'absence de réaction de la part des pouvoirs publics. Une action au niveau national est envisagée à partir du 8 décembre prochain. «Le trafic aérien va être géré selon les capacités de chaque contrôleur. D'habitude, nous avons une forte charge de travail qui fait que nous gérons plusieurs vols en même temps, mais à partir du 8 décembre, chaque contrôleur fera son travail selon la norme qui convient à ses compétences et ses véritables capacités de travail», diront les aiguilleurs aériens contactés hier. Une autre action qui ne sera pas sans ralentir le trafic aérien au niveau national. Ce programme de protestation décidé par les contrôleurs aériens est motivé par la volonté d'exprimer et surtout de faire valoir plusieurs revendications socioprofessionnelles, des revendications ayant trait aux conditions de travail et à leur statut. Ainsi, les contrôleurs aériens exigent la délivrance d'une licence «conforme» aux normes internationales leur permettant d'exercer leurs fonctions selon les normes instaurées. Ils affirment qu'une licence «bidon» leur a été délivrée par la direction de l'aviation civile pour l'année 2011 où plusieurs défaillances ont été constatées. «En vérité, le projet de licence des contrôleurs aériens existe depuis 2008. L'introduction de ce document a été imposée par l'aviation civile internationale dans la mesure où l'Algérie n'a jamais délivré une licence à ses contrôleurs. Nous avons été surpris de recevoir des licences au courant de cette année et ce n'est rien de plus qu'une formalité, alors que ce document réglementaire est devenu une nécessité pour exercer. Le défaut de cette licence est qu'elle a été faite sans la révision du statut de notre corporation en incluant un certain nombre de normes internationales qui n'étaient pas appliquées auparavant par l'Algérie. A titre d'exemple, cette licence n'assure aucune couverture du contrôleur en cas d'accident durant son travail, ce qui est contraire à la réglementation internationale en la matière», affirment les contrôleurs. L'autre revendication est relative au régime indemnitaire. «Toutes les promesses faites pour revoir nos salaires et améliorer nos conditions de travail sont restées lettre morte. Les négociations entre le syndicat UGTA représentant les contrôleurs et notre direction ne se sont pas soldées par des résultats satisfaisants. Nous sommes des jeunes diplômés. Nous exerçons notre profession avec un grand sens des responsabilités et un fort sens du professionnalisme. Nous subissons une forte charge de travail quotidiennement. Nous sommes 500 contrôleurs au niveau national, ce qui est loin de la norme requise pour notre métier. Il n'y a presque pas de faute professionnelle, la preuve, c'est que tous les vols décollent et atterrissent dans de très bonnes conditions. Il n'y a aucune raison pour que l'on soit lésés ou laissés pour compte», disent-ils. «Aujourd'hui, nous sommes décidés à revoir tout cela car tous les aiguilleurs sont unis».