Le représentant du programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à Alger, Mamadou Mbaye, a estimé hier que les émeutes enregistrées en Algérie, en janvier dernier, ne devaient pas se produire si la jeunesse avait trouvé une oreille attentive. Il a ajouté, lors de la journée d'étude organisée par le Parlement algérien, en collaboration avec le Pnud autour du «renforcement des liens entre le Parlement et la société civile : implication de la jeunesse», à la résidence Djenane El Mithak, que «ces évènements ont confirmé que la jeunesse algérienne n'a pas de représentation au Parlement». Cette journée a été marquée par la participation de plusieurs associations qui ont évoqué l'importance de la participation de la société civile, en particulier les jeunes, dans les prises de décisions, ainsi que les moyens de la renforcer, en vue d'élargir l'espace d'un dialogue «constructif» dans le cadre de la démocratie participative. Les communications aux programme de cet atelier portaient sur plusieurs thèmes, dont «Le concept de démocratie participative et le projet de nouvelle loi algérienne sur les associations», «Pourquoi l'influence et le pouvoir de la société civile sont des éléments-clé dans la construction politique, économique et social d'un pays ?», et «Les textes algériens régissant la société civile, le Parlement et leur interaction». Les participants ont renforcé l'idée du représentant du PNUD et ont tiré la sonnette d'alarme sur le fossé grandissant entre la société civile et les députés. Ils ont insisté sur le fait que le gouvernement ne pouvait plus encadrer cette frange de la société. Il y a lieu de rappeler qu'une commission parlementaire a analysé les causes des émeutes dites de l'huile et du sucre. Plusieurs recommandations ont été faites, notamment la révision de la politique de subventions des produits de large consommation qui profitent à tous et même aux étrangers. Dans le contexte des réformes politiques engagées par l'Algérie, cette rencontre se veut un forum de réflexion et de débat sur les voies susceptibles de densifier, d'élargir, de valoriser et de pérenniser les liens entre le Parlement et la société civile dans la diversité de ses acteurs», avait précisé un communiqué de l'Assemblée populaire nationale (APN). Une centaine d'associations nationales, des parlementaires et des experts algériens et étrangers ainsi que des représentants de plusieurs administrations ministérielles et institutions algériennes ont pris part à cette rencontre.