La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a indiqué vendredi à Alger qu'elle va remettre, lundi prochain, un mémorandum contenant les propositions de son parti à l'Instance de consultations sur les réformes politiques. Dans un point de presse, avant l'ouverture des travaux de la réunion du bureau politique du PT, Mme Hanoune, qui sera accompagnée de quatre membres de la direction de son parti à ces consultations, a précisé que le nouveau mémorandum qui sera finalisé par le Bureau politique "mettra l'accent en particulier sur les propositions du PT sur la révision de la Constitution élaborées en 2006 et qui seront actualisées". Elle a ajouté que sa formation politique proposera d'inverser l'agenda des réformes, en privilégiant d'abord la révision de la Constitution, avant d'aller vers le reste des réformes, notamment celles relatives à la loi sur les partis politiques, la loi électorale et le code de l'information. Mme Hanoune a justifié sa proposition en insistant sur le fait qu"'il est paradoxal de laisser la révision de la Constitution qui est la première loi du pays à la fin de cet agenda et de commencer par la révision des lois qui découlent de cette loi fondamentale". Réitérant sa demande d'élections législatives anticipées, la SG du PT a exprimé son refus de voir l'Assemblée populaire nationale actuelle prendre en charge les propositions de révision des lois qui rentrent dans le cadre des réformes politiques "profondes" telles que proposées par le président de la République. Selon elle, cette assemblée "s'emploiera à vider ces projets de réformes politiques de leur substance". Elle a exprimé, en outre, ses appréhensions quant à des "manúuvres" de quelques partis de l'Alliance présidentielle d"'imposer" une révision de la Constitution qui consacrerait le système présidentiel. C'est dans ce contexte qu'elle a réaffirmé que le PT préfère l'instauration d'un système parlementaire, réitérant à l'occasion la nécessité d'aller vers une Assemblée constituante "capable de lancer un débat autour de la révision de la Constitution". Mme Hanoune a également réitéré la position de son parti qui refuse les réformes dictées de l'extérieur, privilégiant, plutôt, "les solutions qui émanent du peuple algérien". Evoquant par ailleurs les négociations prévues au mois de juin prochain sur le contenu de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), elle a préconisé l'annulation de l'Accord ou, à tout le moins, sa renégociation "selon les conditions du gouvernement algérien". Sur le volet économique, elle a exprimé son étonnement de voir l'Etat injecter de l'argent dans le cadre des dispositifs de l'emploi de jeunes, "sans études au préalable, ni même un bilan", estimant qu'il s'agit "d'un gaspillage qui pourrait être évité en consacrant cet argent à la création de véritables entreprises créatrices d'emploi".