Plusieurs dizaines d'étudiants de la résidence universitaire garçons de Boukhalfa à Tizi Ouzou sont descendus hier matin dans la rue pour crier leur ras-le-bol quant à la dégradation des conditions de vie à l'intérieur de leur cité. Munis de banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Sécurité, ambulance et internet», ou encore «Jugez les corrompus», les étudiants ont envahi dès la matinée vers 9h la route nationale n°12. Leur objectif était de bloquer la route. «Y en a marre des actions pacifiques. On a organisé des marches jour et nuit, observé des grèves sans cesse, et tenu des réunions avec différents responsables au niveau de l'Onou (Office national des œuvres universitaire, Ndlr), ainsi que les services de la wilaya, mais en vain ! C'est pour cela qu'on est venu aujourd'hui (hier, Ndlr) dire : Basta ! Il faudra que ça change au niveau de notre résidence», résumera Amirouche K., membre du comité de cité universitaire Boukhalfa II et de la Coordination locale des étudiants (CLE) de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. L'intervention en force des éléments de la police et de la BMPJ a mis à néant l'action des étudiants qui n'a duré qu'une dizaine de minutes. La circulation automobile est restée bloquée pendant un moment au niveau du nouveau pont de déviation vers Boukhalfa et Sidi Naamane. Les forces de l'ordre ont été mobilisées en grand nombre faut-il le préciser. Cependant, aucun incident grave n'est à signaler, «à l'exception de quelques étudiants qui ont été violemment repoussés par les éléments des services de sécurité», indique notre interlocuteur. Au chapitre des revendications, les protestataires demandent l'équipement de leur cité universitaire d'une ambulance au moins, de connexion internet, mais aussi le renforcement de la sécurité qui reste insuffisante à l'intérieur, vu le nombre important d'agressions signalées au cours de l'année. Ils réclament aussi le renforcement du parc des bus en direction de leur résidence. «L'administration projette de diminuer le nombre de bus à 11, janvier prochain, alors qu'il était de 25 et actuellement ramené à 21 bus», indique le représentant des étudiants. Cela sans oublier les pannes de ces moyens de transport devenus vétustes. «Nous réclamons les budgets promis par la DLEP et l'Onou», insistent-ils encore. Selon Amirouche, «celui promis et signé par le DLEP s'élève à 2,7 milliards de centimes alors que celui signé par le DG de l'Onou est de l'ordre de 3 milliards de centimes. Cet argent est destiné à la rénovation des pavillons, l'équipement du restaurant ainsi qu'au volet culturel qui reste le maillon faible de la résidence». Par ailleurs, malgré le fait que les étudiants ne sont pas parvenus à bloquer la route, ils ont quand même pu faire entendre leur voix. «Notre combat continue, et nous allons durcir le ton avec la prochaine assemblée générale de la CLE qui se penchera sur les dossiers en suspens et les revendications des étudiants de l'université Mouloud Mammeri», conclut notre interlocuteur.